La halle, place du Marché

    Lieu de rencontre et encore de commerce de nos jours, la halle compose avec la place du village ou du bourg. C’est évidemment un lieu qui vit au rythme du marché,  hebdomadaire le plus souvent aujourd’hui. Son architecture simple mais remarquable, avec ses piliers et sa charpente bien visible, procure ombre ou protection contre la pluie tout en restant un espace ouvert.

    La halle, un cœur ouvert et abrité

    La halle dans le bourg, c’est la cristallisation d’une centralité. Le bâtiment est généralement inscrit au cœur du bourg, sur une place publique souvent à proximité des autres bâtiments principaux, église ou mairie. Au centre de la place, la halle invite à s’arrêter, à se poser.

    Son attrait tient à son contraste entre ouvert et fermé, dedans et dehors. La halle nous abrite de la pluie ou du soleil mais ne nous enferme pas, elle protège mais reste ouverte. C’est un lieu fait pour accueillir le marché ou la foire mais aussi tous les moments d’animation de la vie communale.

    Une architecture qui s’expose

    Le charme des halles tient également à leur architecture à la fois sobre et remarquable. Leur volumétrie est toujours simple. L’esthétique de la Halle tient à sa forme généralement longue, avec une toiture imposante,  à 2 ou à 4 pans, qui descend plus bas que sur une maison. Elle est portée par une charpente bien visible, supportée par des piliers dont le rythme anime l’espace. La perception de la structure et de la charpente est un attrait indéniable des halles, les regards s’élèvent pour découvrir la charpente.

    L’attrait de la halle tient également à la qualité des matériaux utilisés. De loin c’est la toiture avec ses tuiles qui s’impose visuellement. Viennent ensuite, en dessous, le rythme des piliers qui laisse passer les vues. Ils peuvent être en bois pour les plus anciennes (Les Ormes, Pleumartin…), ou en pierre (Couhé), voire en métal comme à Joussé. A l’intérieur, la surface du sol prend également de l’importance. On y retrouve souvent un dallage de pierre, parfois patiné par les ans comme à Couhé ou à Scorbé-Clairvaux.

    Regards sur l’architecture

    Les modes de construction des halles ont suivi l’évolution des techniques : le bois et la pierre vont laisser la place au métal. Les halles ouvertes vont être remplacées par des halles fermées dans les bourgs ou les villes (Gencay, Châtellerault).

    Charroux

    Halles composées de trois nefs sur onze travées, avec une couverture en tuiles courbes sur charpente en bois supportée par des poteaux également en bois posés sur des plots en pierre.

    Châtellerault

    Halles fermées en pierre.  XXème siècle, sur une base ancienne

    Gençay

    Halles fermées, construction en pierre

    Joussé

    les halles métalliques sont un pavillon de l’exposition universelle de 1900 acquis par la municipalité

    Les Ormes

    Halles composées d’une nef sur six travées, avec une couverture en tuiles plates sur charpente en bois supportée par des poteaux en bois posés sur une base en pierre

    Pleumartin

    Halles composées de trois nefs sur huit travées. Elles ont été construites au XVIIe siècle. Elles ont été le siège, sous l'Ancien Régime, d'un marché et de foires annuelles. La toiture de tuiles plates repose sur charpente en chêne. Les poteaux en bois sont posés sur des dés de pierre

    Rouillé

    Halles composées d’une nef sur six travées, avec une couverture en tuiles plates sur charpente en bois supportée par des poteaux en pierre. Sol dallé

    Scorbé-Clairvaux

    Halles composées de trois nefs sur huit travées, avec une couverture en tuiles plates sur charpente en bois supportée par des poteaux en bois posés sur une base en pierre

    Valence-en-Poitou (Couhé)

    Les halles se composent de trois nefs et treize travées, constituées par deux rangées de gros piliers octogonaux en pierre. Sol dallé

    Au XXe siècle, démolitions puis protection des halles

    Les anciennes halles en bois connaissent dès la fin du XIXème siècle des fortunes diverses. D’un entretien coûteux (réfection des couvertures), beaucoup de bâtisses se trouvent alors en ruine ou menacent de s’effondrer. A partir de la fin du XIXème et au début du XXème siècle, de nombreuses halles sont alors détruites un peu partout en France et de la même façon dans la Vienne.

    Les motivations sont multiples : délabrement des vieilles halles en bois, recul de la population des villages, réaménagement urbain des places, création de parking, changement des habitudes de consommation au profit des supermarchés…

    Quelques halles disparues dans la Vienne : Availles-Limouzine, Chaunay (halles en bois), Civray (halles métalliques), Latillé, Persac (halles en bois), Monts-sur-Guesnes (halles métal et bois), Mirebeau, St-Gervais-les-Trois-Clochers…

    Des bâtiments protégés au titre des Monuments historiques

    Halles sur la commune de

    Périodes de construction

    Protection MH

    Charroux

    XVIème siècle

    Classement - 1948

    Valence-en-Poitou (Couhé)

    XVIème siècle

    Inscription - 1941

    Pleumartin

    XVIIème siècle

    non

    Les Ormes

    XVII et XVIIIème siècles

    Inscription - 1934

    Scorbé-Clairvaux

    XVIIIème siècle

    Inscription - 1967

    Lusignan

    1853

    Inscription - 1990

    Gençay

    XIXème

    non

    Joussé

    1900 

    non

    Châtellerault

    1952

    non

    Rouillé

    1863

    non