Portrait de la Plaine de Neuville

Au nord-ouest du département, la Plaine de Neuville présente des paysages largement ouverts, seulement bornés par les sillons arborés des vallées et vers l’est par le coteau du Loudunais

    Limites

    Au nord

    Au nord, la plaine se rétrécit. Ses paysages se prolongent vers le Saumurois.

    A l’est

    A l’est, la Plaine de Neuville est dominée de 40 à 50 m de hauteur par la côte du Loudunais, continue au nord jusqu’à Monts-sur-Guesnes puis plus fractionnée au sud vers le Châtelleraudais.

    Au sud

    Au sud, la plaine s’élève progressivement avant de basculer vers les vallées de l’Auxance et de la Vendelogne. Au sud-ouest, s’instaure une transition plus arborée vers les Terres Rouges Bocagères avec l’apparition d’un maillage bocager et de petits bois.

    A l’ouest

    Les paysages de la Plaine de Neuville se prolongent vers l’ouest dans la Plaine de Thouars. Au nord-ouest, la Dive et ses peupleraies marquent la limite départementale entre Vienne et Deux-Sèvres.

    Portrait sensible

    Une plaine aux limites nettes

    A l’est, la Plaine de Neuville est nettement délimitée par un coteau qui forme une marche et ferme l’horizon. Ce relief, bien que ne faisant pas partie de la plaine, joue un rôle de transition et de faire-valoir indéniable. C’est une clé de lecture de la plaine avec de nombreux panoramas. De certains points l’impression est époustouflante, notamment depuis les anciens moulins. La plaine y apparaît comme un vaste plan étiré et infini, presque une mer, ce coteau n’ayant pas de vis à vis comme dans une vallée. Le patchwork des parcelles et le graphisme des cultures se révèlent avec force. Au sud, le basculement et le contraste avec la vallée de l’Auxance, et celle de la Vendelogne, sont nets, bien perceptibles depuis la RN 145, coupant toutes les têtes de vallons affluents. A l’ouest, la petite déclivité de la vallée de la Dive, accompagnée d’un large cordon arboré, marque en partie la limite du département, la plaine se poursuivant bien au-delà.

    Un vaste paysage de grandes cultures aux horizons forts, tendus et ouverts

    Plus que dans le reste du département, l’échelle des paysages est ample dans la plaine. En raison de la faible présence arborée, l’étendue des cultures donnent aux vues une grande profondeur et ampleur qui semble par endroit infinie. Le paysage semble se dérouler avec continuité, sans obstacle Les lignes y sont rigoureuses et tendues : l’horizon régulier et bas, les limites de champs rectangulaires, des chemins rectilignes…Tout se voit de loin sans détours et les ciels prennent une grande importance. Mais derrière cette apparente uniformité, des nuances apparaissent. La présence d’une petite cote ou de buttes (à Messais par exemple) crée un très léger belvédère, depuis lequel la vue glisse encore plus loin. Semblant de prime abord monotone, la mosaïque des grandes cultures anime pourtant le paysage. Les saisons offrent un spectacle renouvelé avec la texture et la couleur de la terre, précédent les jeunes pousses verts tendres puis la couleur du blé ou le flamboiement des tournesols, puis le graphisme des meules de paille. Dans ces étendues planes, le moindre élément qui se dresse (arbre isolé, clocher, bâtiment agricole...) forme par contraste un point de repère. L’étendue de la forêt du massif forestier de Scévolles, bien lisible depuis le coteau qui la domine, apporte une touche singulière, proposant des paysages intimes.

    De petites vallées peu affirmées en contrepoint

    La Plaine de Neuville est traversée ou bordée de plusieurs petits cours d’eau dont les parcours ne sont pas révélés de loin par le relief mais par un corridor végétal. La dénivelée des petits versants reste faible. Certaines comme la Briande ou le Palu, longent pour partie le pied du coteau délimitant la Plaine de Neuville à l’est, dont elles animent le pied.
    Ces rivières, canalisées par endroits, ou ponctuées de petits marais dont l’eau reste peu visible, proposent des ambiances radicalement différentes des paysages ouverts des grandes cultures. Un foisonnement arboré apparait avec les hautes silhouettes des peupliers alignés, la ripisylve et de petits bois touffus, des fonds humides, et parfois un bocage localisé comme le long de la Briande. Les ambiances sont intimes et fraiches. Vu de loin, cette végétation forme des écrans, qui cloisonnent ponctuellement la plaine. Dans la forêt de Scévolles, la vallée amont de la Briande joue un rôle différent en animant la clairière agricole de Guesnes.

    Une plaine habitée régulièrement

    Les bourgs, villages et hameaux (mais peu de fermes isolées) ponctuent régulièrement la plaine. On les perçoit de loin, parfois avec un clocher qui émerge, mais compte tenu des faibles écarts de relief ils se fondent dans le paysage. Cela est aussi dû au fait que leur périphérie conserve encore une certaine diversité avec des parcelles en prairies, des haies, des arbres ou des vergers qui créent un écrin plus arboré. Plusieurs se sont implantés à proximité d’un cours d’eau. D’autres se sont étendus à la croisée des routes au milieu de la plaine. Dans ce paysage très ouvert et plat, les routes sont majoritairement rectilignes, offrant de très longues perspectives. Quelques châteaux isolés, en périphérie ou dans les villages, donnent à ce territoire une autre tonalité attractive. Plus mystérieuse, la présence répétée dans la campagne de menhirs, de dolmens ou encore d’allées couvertes, révèle une assise historique humaine bien antérieure. Les silhouettes dressées sur le ciel des silos, des hangars, des châteaux d’eau donnent une toute autre image, plus moderne. Formant des repères forts, elles témoignent de l’agriculture intensive de ce territoire.

    Sous-unité paysagère : Le Marais de la Briande

    Au nord-ouest de Moncontour, une étendue, correspondant à la partie la plus basse de la Plaine de Neuville, revêt une tonalité particulière. La Briande devient en partie canalisée. Tout un réseau de profonds fossés quadrillent les cultures. La terre humifère noire, plus humide, fait son apparition. Le paysage s’ouvre et se referme au rythme de la croissance du maïs, très présent sur ses sols où l’eau est disponible. Par endroits, la présence de l’arbre y est un peu plus forte, notamment avec les peupleraies qui ordonnent les parties en marais aux abords de la Dive ou de la Briande (Marais des Rouches). Des lambeaux de haies résiduels témoignent d’une présence bocagère aujourd’hui déstructurée. Ici pas de villages mais des fermes isolées desservies par des voies en impasse. Dans ce territoire ou l’argile est abondante, les constructions de terre crue apparaissent notamment autour des hameaux d’Ouzilly et Sauzeau. Les routes principales ont évité ce territoire, le rendant moins accessible et lui conférant une image plus à l’écart.

    Les éléments du paysage

    La petite rivière et son vallon arboré

    Les rivières qui traversent la Plaine se signalent par une ligne arborée visible de loin. Malgré des fonds de vallon réduits, il s’y dégage une ambiance intime qui contraste avec l’étendue ouverte des cultures. L’eau se fait discrète mais est bien présente.

    La butte isolée

    Plusieurs buttes isolées se démarquent sur la plaine, notamment aux abords de Moncontour. En contraste avec l’étendue plate des cultures, elles forment des repères dans le paysage. La présence de l’arbre augmente, les vues en belvédère apparaissent.

    Le canal

    Les cours de la Briande et de la Dive ont été en partie canalisés comme en témoigne leur tracé rectiligne plus large, accompagné d’ouvrages hydrauliques (écluses) ou encore bordé d’un chemin de halage. L’eau est alors bien visible et les plantations de peupliers bordant le canal viennent appuyer la perspective. Pour en savoir plus lire "Lieu particulier: la Vallée de la Dive"

    Le fossé

    Présents dans le marais de la Briande, avec un réseau assez étendu, leurs tracés rectilignes délimitent de façon singulière les parcelles de cultures.

    La peupleraie

    Leur présence, en plantations ordonnées ou bien en lignes suivant la rivière, s’impose localement avec un fort contraste par rapport aux cultures. Elles annoncent la présence de l’eau, à ne pas confondre avec une ripisylve plus naturelle.

    Le champ

    C’est la composante majeure de la Plaine. Les grandes parcelles se déroulent vers l’horizon offrant un patchwork renouvelé de textures et de couleurs au fil des saisons, animant ainsi ces vastes étendues.

    Le bosquet, la bande boisée, la haie résiduelle

    La Plaine de Neuville, bien qu’étant le territoire le moins arboré de la Vienne, montre au sein des grandes cultures des parcelles boisées, des bosquets ou des haies résiduelles qui animent les vues. Leur présence se révèle d’autant plus que le paysage est ici très ouvert. Ils participent à la diversité paysagère de la Plaine. Pour en savoir plus lire "La haie et le bocage dans la Vienne"

    La parcelle de vigne

    Ces petites parcelles de vignes, ordonnées et jardinées, constituent le vignoble du Haut-Poitou. Leur graphisme rigoureux, se révèle au cours des saisons que l’on remarque particulièrement dans ces paysages ouverts. Pour en savoir plus lire "Le vignoble de la Vienne"

    La ligne de noyer et l’arbre isolé

    Plus rares dans la plaine, ces arbres forment des points de repères et des jalons qui animent l’étendue des grandes cultures. On peut les retrouver le long d’un chemin ou d’une route, en périphérie des villages ou encore accolé à une parcelle de vigne.

    La route rectiligne

    En l’absence de relief, les routes relient et quadrillent la plaine sans contrainte. Certaines offrent de très longues perspectives vers l’horizon.

    L’alignement d’arbre

    Il accompagne et guide l’usager, matérialisant de loin le tracé de la voie. Sa présence est d’autant plus précieuse compte tenu du peu d’arbres à travers la plaine. Pour en savoir plus lire "Les alignements d'arbres"

    Le chemin agricole

    Comme un trait, il forme une ligne droite bordant et donnant accès aux parcelles. C’est aussi potentiellement un moyen de découverte et d’accès en mode doux à ce territoire.

    Le village de plaine

    L’ouverture des vues permet de bien identifier sa silhouette dominée par son clocher. Certains prennent place sur une légère éminence de relief, mais ils restent relativement discrets dans le paysage. Une végétation arborée habille leurs abords.

    Le village dans le vallon

    Il reste relativement discret dans le paysage, ne se signalant souvent que par son clocher. Peu d’éléments bâtis émergent du cordon boisé des vallons, hormis son cimetière ou quelques maisons neuves.

    La place

    Conservant une certaine simplicité dans ses aménagements, elle forme un espace central dans le village, souvent planté d’arbres. Elle constitue un espace public valorisant pour l’image du village.

    Le cimetière

    Clos de mur, à l’extérieur du village, accompagné d’arbres, il forme une unité à part, incitant à la visite pour se recueillir.

    Le silo et le hangar

    Corollaires et compléments des grandes cultures, ces structures se dressent et forment des repères. Leurs silhouettes, témoins d’une agriculture intensive, participent à l’image de ces vastes étendues cultivées. Pour en savoir plus lire "Les silos agricoles , silhouettes monumentales"

    Le dolmen, le menhir, l’allée couverte

    C’est toujours une rencontre étonnante après les avoir recherchés et trouvés à travers les champs. Une fascination et une interrogation sur leur existence dans un paysage moderne de cultures s’opèrent.