Repères géographiques du Loudunais

Le Loudunais forme un plateau animé d’amples ondulations, bordé de côtes affirmées en transition vers l’Anjou ou vers la Plaine de Neuville

    Relief et eau

    Un plateau aux amples ondulations

    Le Loudunais forme un plateau animé d’amples ondulations. Les altitudes moyennes sont comprises autour des 110 m, le point culminant étant situé au sud, à 143 m sur la commune de Monts-sur-Guesnes. Au nord, une dépression centrale le long du cours de la Petite Maine présente des terres plus basses autour des 45 m d’altitude moyenne, l’altitude la plus basse, 34 m, étant relevée à Morton.

    Des reliefs qui s’affirment par endroits 

    Au nord du Loudunais, un relief particulièrement marqué forme la transition vers l’Anjou et la vallée de la Vienne. Ce relief forme une côte qui domine d’une cinquantaine de mètres le territoire.

    La frange ouest du Loudunais est, quant à elle, marquée par une longue côte qui domine de 50 à 70 m la Plaine de Neuville.

    Des vallons peu encaissés

    Les cours d’eau du Loudunais sont des ruisseaux modestes dont le passage reste souvent discret, participant aux douces ondulations du plateau. Par endroits le Négron a sculpté un petit vallon un peu plus perceptible qui s’encaisse de 10 à 20 m.

    Roche et sol

    La faille du Loudunais compartimente les paysages

    Entièrement rattaché géologiquement au Bassin de Paris, le Loudunais est un ensemble de plateaux hétérogènes d’âge principalement Crétacé (aux ¾ de sa surface environ) où se distingue néanmoins, dans le quart nord-est, un compartiment de calcaire jurassique (plateau de Sammarçoles-Ceaux-en-Loudun) assez bien individualisé.

    Situé près de la limite sud du bassin sédimentaire, le Loudunais est délimité par des lignes de relief qui correspondent à des cuestas. La particularité, ici, résulte dans la présence de la grande « faille du Loudunais » d’axe NO-SE (longeant la D947 à l’ouest, le nord de Loudun, Maulay) qui organise l’espace et provoque un dédoublement de la cuesta(Relief linéaire dissymétrique entre deux plateaux formé à la limite entre deux couches d'un bassin sédimentaire) du Turonien visible près des limites sud-ouest et nord-est de l’unité. Vers sa limite sud-ouest, le plateau s’élève ainsi en balcon au-dessus de la Plaine de Neuville, alors que vers sa limite nord-est il vient buter contre les collines d’Indre-et-Loire. Dans les deux cas, l’armature des reliefs qui constituent les cuestas est d’âge Turonien (fin du Secondaire).

      Hormis le Négron et le cours supérieur du Martiel-Boire-Petite Maine qui traversent le plateau du Loudunais vers le nord, le réseau hydrographique, comme les couches géologiques, est nettement orienté par cette cassure NO-SE associée à des plis qui en renforcent l’effet.

      Cela se traduit par la succession suivante :

      • Au sud, des buttes aux sommets couverts par des formations détritiques(roches sédimentaires composées d’au moins 50 % de débris) éocènes ou quaternaires surmontent un plateau crayeux aux roches assez diversifiées parmi lesquelles se distingue le tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol) blanc (Turonien), craie à grain fin, facile à travailler, qui a largement été utilisée dans la construction du val de Loire. Cette exploitation se lit dans les traces d’anciennes carrières dont certaines furent ensuite recyclées en champignonnières.
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      • Au nord de la faille, les sables et argiles cénomaniens s’étendent largement dans la partie ouest du plateau. Mais dans la partie est, les événements tectoniques ont remonté les couches jurassiques (Oxfordien) formant un plateau légèrement surélevé au-dessus des couches crétacées.
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      • Tout au nord, la butte de Saix – Roiffé surmontée par des formations continentales éocènes appartient à un ensemble plus accidenté qui se développe à l’approche de la vallée de la Vienne, au-delà de la frontière départementale avec l’Indre-et-Loire. Cette cuesta(Relief linéaire dissymétrique entre deux plateaux formé à la limite entre deux couches d'un bassin sédimentaire) est notamment mise en valeur par la dépression reliant les bourgs de Saix, Roiffé, Beuxes.
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      • Enfin, vers la limite ouest, la proximité de la plaine de la Dive permet de retrouver des affleurements plus anciens (Jurassique moyen) riches en silex et souvent recouverts par des terrasses alluviales.
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      Aubues(Sol limono-argileux calcaire sur craie ou argile calcaire. Surtout présent en Loudunais et Châtelleraudais)groies(Sols limono-argileux calcaires sur calcaires durs Jurassiques plus ou moins décalcifiés, souvent caillouteux. Largement répandu dans le département sauf dans Montmorillonnais) et bornais(Sols limoneux (parfois argileux : bornais lourd ; ou sableux : bornais léger) souvent hydromorphes, sur dépôts tertiaires ou quaternaires)

      Conformément au compartimentage géologique résultant de la faille du Loudunais, les sols se divisent en deux grands ensembles de part et d’autre de cette faille.

      • Au sud de la faille, sur craie ou tuffeaux, les terres d’aubues sont majoritaires dans les parties basses, passant à des bornais(Sols limoneux (parfois argileux : bornais lourd ; ou sableux : bornais léger) souvent hydromorphes, sur dépôts tertiaires ou quaternaires) sablo-limoneux non calcaires sur les formations tertiaires, et à des sols plus sableux au sommet des buttes, ou plus argileux dans les dépressions.
      • Au nord de la faille, sur le plateau jurassique, les groies(Sols limono-argileux calcaires sur calcaires durs Jurassiques plus ou moins décalcifiés, souvent caillouteux. Largement répandu dans le département sauf dans Montmorillonnais) de moyenne profondeur alternent avec des sols moins argileux et moins calcaires mais toujours sains et profonds sur calcaire oxfordien. Sur le plateau crétacé, les sols plus limoneux, non calcaires, peuvent être hydromorphes sur les dépôts argileux, plus sains ailleurs.
      • Tout au nord, la dépression située au sud de la cuesta(Relief linéaire dissymétrique entre deux plateaux formé à la limite entre deux couches d'un bassin sédimentaire) présente des sols sablo-argileux à argileux, calcaires voire saturés, alors que les buttes formant la cuesta(Relief linéaire dissymétrique entre deux plateaux formé à la limite entre deux couches d'un bassin sédimentaire), plus sableuses, ont évolué vers des bornais(Sols limoneux (parfois argileux : bornais lourd ; ou sableux : bornais léger) souvent hydromorphes, sur dépôts tertiaires ou quaternaires).
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      Cette répartition explique pour une bonne part la localisation des forêts, sur terres hydromorphes ou sur les bornais(Sols limoneux (parfois argileux : bornais lourd ; ou sableux : bornais léger) souvent hydromorphes, sur dépôts tertiaires ou quaternaires), par rapport aux cultures, sur terres plus équilibrées et plus saines.

      Agriculture

      Un territoire de grandes cultures

      Les grandes cultures occupent l’essentiel des surfaces du Loudunais. On y retrouve majoritairement des céréales et des oléagineux et protéagineux. La production maraichère est importante, dominée par le melon dont la culture s’est implantée à partir des années 1970.

      L’élevage reste présent, réparti entre caprin, bovin viande et lait et porcin.

      Les coteaux viticoles du Saumurois

      Les vignes prennent placent sur les reliefs calcaires au nord du Loudunais. Adossées aux sommets boisés, elles occupent les pentes et dominent les cultures. Le vignoble couvre environ 450 ha sur les neuf communes de la Vienne couvertes par l’AOC Saumur : Saix, Glenouze, Ranton, Curçay-sur-Dive, Ternay, Berrie, St-Léger-de-Montbrillais, Pouancay, Les Trois-Moutiers. Pour en savoir plus, voir "Le vignoble de la Vienne".

      Arbre et forêt

      Au nord, les forêts du Saumurois

      Dominant les versants viticoles du vignoble saumurois, les forêts occupent les hauteurs des reliefs calcaires du Saumurois. Tout au nord, la forêt du camp militaire de Fontevraud alterne des peuplements denses, entrecoupés de zones dégradées avec imbrication de peuplements lâches et d'étendues de landes. Au pied des côtes calcaires, les massifs forestiers s’étendent largement, formant un vaste triangle boisé sur les sols argilo-sableux de  la dépression drainée par la Petite Maine.

      Le chêne pédonculé, en taillis ou en mélange de taillis et futaie forme la base des peuplements avec localement le chêne pubescent. Les résineux (pins sylvestre, maritime et laricio) sont fréquents, sous forme de peuplements clairs, de boisements mixtes ou de reboisements.

      Des bois épars sur le plateau

      De nombreux bois ponctuent le plateau du Loudunais. Ils sont majoritairement implantés sur les hauteurs, sur les sols de groies(Sols limono-argileux calcaires sur calcaires durs Jurassiques plus ou moins décalcifiés, souvent caillouteux. Largement répandu dans le département sauf dans Montmorillonnais) sableuses. Les peuplements se présentent surtout sous forme de mélanges de taillis et de futaie feuillue dominés par le chêne pédonculé d'abord, le chêne pubescent ensuite, accompagnés de châtaignier et de robinier.

      Les cours d’eau et les vallons sont peu soulignés par la végétation, seulement accompagnés de manière discontinue par une petite ripisylve, une haie ou une petite peupleraie.

      Urbanisme

      Loudun, au cœur d’un réseau routier en étoile

      Loudun (6 700 hab) est au cœur du territoire de l’unité. Implantée à l’origine sur un site défensif, sur une butte dominée de nos jours par la tour carrée, relique du château détruit au début du XVII ème siècle, la ville se trouve au cœur d’un réseau routier en étoile qui converge vers elle. La silhouette de la ville dominée par le donjon s’impose sur un vaste territoire.

      De petits villages

      Autour de Loudun, les autres communes du Loudunais sont pour l’essentiel des villages dont la plupart ont moins de 500 habitants. Quelques bourgs secondaires se distinguent toutefois : Les Trois-Moutiers (1100 hab), Monts-sur-Guesnes (900 hab), Bournand (900 hab), Roiffé (800 hab). Les villages sont distants de 4 à 6 km sur le plateau. Dans le Saumurois viticole, les villages sont plus proches, se répartissant tous les 2 km environ.

      Si l’habitat est essentiellement groupé, les fermes isolées et hameaux ne sont pas rares avec des espacements variant entre 600 m et 1 km. Sur certaines communes les écarts sont même relativement nombreux, comme à Beuxes ou à Vézières.

      Le tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol)

      Le tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol) a imprimé sa marque sur les paysages bâtis, contribuant notamment dans la partie nord à l’identité saumuroise des villages viticoles. La pierre tendre a été creusée pour construire les villages et les châteaux, laissant des caves troglodytiques qui ont servi successivement pour le stockage du vin et la culture des champignons de couche. Les constructions en pierre de taille blanche donnent un caractère très soigné aux constructions des villages.

      Patrimoine

      Patrimoine culturel

      La ville de Loudun concentre une dizaine de monuments historiques dans son cœur médiéval : remparts, porte, château, maisons, églises, couvent, participent à la richesse patrimoniale de la ville. Une ZPPAUP(Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) recouvre également le centre ancien et les principaux points de vue sur la ville. Une vaste partie de la commune de Curçay-sur-Dive est inscrite au titre des sites et monuments naturels.

      Le bourg de Monts-sur-Guesnes est couvert par une AVAP(Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine). Ailleurs, le Loudunais possède de nombreux monuments historiques qui protègent essentiellement des domaines et châteaux (St-Léger-de-Montbrillais, Curcay-sur-Dive, Ternay, Berrie, Maulay, Monts-sur-Guesnes, Pincay, Pouant, Sammarçolles, Trois-Moutiers…) et des églises (Beuxes, Bournand, Dercé, Mouterre-Silly, Saix,  La Roche-Rigault…). A noter également plusieurs menhir, dolmen ou allée couverte protégés au titre des monuments historiques.

      Patrimoine naturel 

      Si le Loudunais est quasiment indemne de protections naturalistes, il possède néanmoins un patrimoine naturel original lié à la multiplicité des caves creusées dans la roche calcaire qui constituent des sites importants pour la conservation de nombreuses espèces et particulièrement pour les chauves-souris.

      Les landes du domaine de Fontevraud abritent des espèces encore inconnues ailleurs dans la Vienne, notamment l’Avoine de Loudun qui est une espèce endémique. Certaines de ces landes sont devenues des ENS(Espace Naturel Sensible. Les ENS sont le cœur de la politique environnementale des départements.).