Dynamiques et enjeux paysagers dans les Vallées de la Creuse et de la Gartempe

    Dynamiques

    La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de La Roche-Posay.

    Les Vallées de la Creuse et de la Gartempe au XIXème siècle

    La carte d’Etat-major montre un territoire rural où se distinguent des massifs forestiers (en vert-pale) présents sur le plateau et sur quelques coteaux. Des vignes (en gris) sont présentes sur le plateau et sur le coteau de la vallée de la Creuse. Plusieurs prés humides (en bleu clair) accompagnent les fonds de vallées.

    La Roche-Posay forme un bourg bien groupé au carrefour de la route traversant la vallée de la Creuse et des routes de Pleumartin et de Châtellerault.

    Plusieurs ports et moulins sont signalés le long de la Creuse et de la Gartempe, révélant l’importance économique des deux rivières.

    La plupart des fermes et hameaux sont implantés sur des reliefs en pied de coteau, évitant ainsi la menace des crues. On observe toutefois quelques implantations en fond de vallée de la Creuse ( le Bout du Pont, Bussay…).

    Les Vallées de la Creuse et de la Gartempe au milieu du XXème siècle

    La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

    Un parcellaire agricole en évolution rapide

    L’assemblage des photos aériennes sur la période de 1950 à 1965 révèle une évolution rapide du parcellaire agricole. Ainsi dans les fonds de vallée, on observe sur le haut de la photographie un petit parcellaire en lanière (de 0,1 à 0,5 ha) adapté à la traction animale, encore en place au début des années cinquante, alors qu’en bas, le regroupement parcellaire a eu lieu formant des parcelles beaucoup plus vastes (de 1 à 5 ha) adaptées au début de la mécanisation agricole.

    De nombreuses haies sont présentes autour des parcelles, formant un maillage bocager dense sur le plateau, mais plus discontinu et dilaté dans la vallée.

    Les parcelles de vignes ont disparu suite aux attaques du Phylloxera à la fin du XIXème siècle.

    La ville thermale 

    Les sources d’eaux thermales présentes à la Roche-Posay ont permis son essor économique au 19ème et au début du 20ème siècle. La ligne de chemin de fer de Châtellerault au Blanc, desservant la Roche-Posay fut inaugurée en 1891. La ville construit des thermes et hôtels, à l’instar des thermes du Connétable, inaugurés en 1932. Le quartier thermal est relié à la vielle ville avec des avenues plantées d’arbres et la vaste place de la République.

    Les faubourgs qui s’étendent

    Sur le plateau des faubourgs s’étirent le long des routes menant à la Roche-Posay, modifiant radicalement la perception de la ville.

    Les Vallées de la Creuse et de la Gartempe aujourd'hui

    La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des paysages.

    L’agrandissement des parcelles agricoles

    Le mouvement de regroupement parcellaire, amorcé dès les années 1960, c’est poursuivi aboutissant à de larges parcelles de 10 à 25 ha. Cette évolution s’est accompagnée du recul des haies bocagères.

    Le reboisement des terres difficiles

    En contre-point de l’évolution du bocage, la présence arborée reste forte dans les vallées grâce à deux phénomènes : l’épaississement des ripisylves et le reboisement des terres difficiles à cultivées. Le long des cours d’eau les ripisylves sont revenues plus épaisses, les arbres sont moins contraints, ce qui est lié au déclin du rôle économique de la rivière et à la montée des enjeux environnementaux. La progression de la forêt sur les terres pentues ou aux sols moins productifs est marquée sur tous les coteaux et sur les rebords du plateau. En parallèle de la recolonisation naturelle suite au recul agricole, on observe également  des replantations avec par endroit un enrésinement des parcelles.

    L’étalement urbain  le long des routes

    L’étalement urbain autour des bourgs comme La Roche-Posay est important : les constructions s’étirent désormais sur plus de 1,5 km le long de toutes les routes, formant de longues sections d’entrées de villes. La ville a triplé sa superficie depuis les années 1965.

    La prépondérance des transports routiers se traduit sur le territoire avec le nouveau contournement routier et la transformation de la voie ferrée désaffectée en voie verte.

    Enjeux paysagers

    Dans les Vallées de la Creuse et de la Gartempe, les enjeux paysagers principaux sont liés à la lisibilité des vallées et à la mise en valeur du fil conducteur de l’eau.

    Accentuer la lisibilité des vallées

    La vallée de la Gartempe propose une diversité de profils, révélant par endroit la géologie. Depuis le plateau, elle reste souvent discrète, ne dévoilant ses ambiances plus intimes qu’au dernier moment. Il est en est de même pour l’Anglin. Il est important de percevoir la façon dont la vallée s’inscrit dans le paysage, marque sa présence ou révèle ses particularités. Il y a un véritable enjeu de lisibilité tant depuis les hauts, par les points de basculements dans la vallée, que depuis le fond de vallée avec la présence de la rivière et la découverte des silhouettes urbaines. Les ouvertures visuelles sont alors primordiales, en partie liées aux routes, parcours privilégiés, mais également le long des chemins. Le maintien d’une activité agricole et une gestion des milieux naturels sont des outils à favoriser. La Creuse propose une vallée plus d’ample, avec de larges fonds cultivés, cadrés par des coteaux bien lisibles. Ici, on s’attachera à conserver une diversité au sein des parcelles agricoles. La gestion des coteaux boisés délimitant les vallées a également une importance. Pour cette unité paysagère, toutes les occasions de révéler le relief, les contrastes du fond et des coteaux ou bien les perspectives sur la rivière, participent à offrir un paysage singulier.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Conserver et mettre en valeur des points de vue (belvédère) sur la vallée depuis les coteaux. Ouvrir des vues sur la vallée depuis les routes.
    •  
    • Maintenir des vues transversales à la vallée (covisibilité des versants).
    •  
    • Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
    •  
    • Eviter une trop grande fermeture visuelle des versants sur de longs linéaires. Maitriser l’impact de l’exploitation forestière des coteaux.
    •  
    • Encourager les ouvertures visuelles en crête, sur les pentes et dans les fonds. Favoriser l’entretien du bocage.
    •  
    • Mettre en scène les sites d’implantation villageoise dans la vallée. Maitriser les extensions urbaines sur les crêtes et les coteaux.
    •  
    • Mettre en valeur les sites  historiques, notamment urbains, liés au relief de la vallée et au passage de la Gartempe, de l’Anglin ou de la Creuse.
    •  
    • Gérer et entretenir la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
    •  
    • Gérer la végétation pour voir l’eau, notamment aux abords des ponts, des routes et des villages.
    •  
    • Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles. Eviter les plantations  de peuplier à proximité des confluences, des bourgs et des ponts.
    •  
    • Conserver un cordon de prairies qui ouvre le paysage en fond de vallée le long de l’eau.
    •  
    • Rendre perceptibles et mettre en valeur les confluences : ouverture visuelle, chemin d’accès, maitrise de l’urbanisation et de la végétation…
    •  
    • Maintenir une agriculture pour gérer les ouvertures dans les fonds.
    •  

    Mettre en valeur le fil conducteur de l’eau

    La Gartempe et l’Anglin restent peu visibles de loin et il faut souvent les traverser pour les voir.  On vient aussi ici pour côtoyer l’eau qui constitue un fil conducteur du point de vue des paysages, de la géographie ou encore de l’histoire. La rivière constitue ainsi le support de découverte du paysage et des sites urbains, par endroits pittoresques, des biotopes ou des activités sportives. Dans la vallée de la Creuse, la rivière s’impose plus, mais n’en demeure pas moins un élément fédérateur et ample. Les franchissements de la rivière avec les ponts témoignent souvent de routes anciennes. Force est de constater que l’eau revêt toujours un pouvoir d’attraction important et participe à la qualité des paysages. C’est une présence incontournable, un élément identitaire fort. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approcher de l’eau est riche de potentiel et constitue un enjeu. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, le maintien des chemins le long de l’eau, la gestion et l’aménagement des berges urbaines, l’ouverture des prairies et l’entretien des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. La démarche Trame verte / Trame Bleue, avec un travail sur les liaisons écologiques, vient appuyer ces mises en valeurs paysagères.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau à proximité des villages. Créer des aires de stationnement sobres et discrètes.
    •  
    • Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau.
    •  
    • Eviter une fermeture trop importante du fond de la vallée et des abords de la rivière. 
    •  
    • Préserver un équilibre entre espaces naturels, prairies, peupleraies et cultures intensives.
    •  
    • Rendre visible et donner accès aux confluences avec les principaux affluents.
    •  
    • Mettre en valeur les petits ouvrages et le patrimoine lié à l’eau : moulin, pont, lavoir, fontaine…
    •  
    • Mettre en scène ou aménager les façades urbaines sur la rivière. Aménager des espaces publics en bord de rivière dans les villages et les bourgs : cheminement, jardin, place…
    •  
    • Mettre en valeur les milieux spécifiques liés à l’eau et leurs ambiances. Révéler les affleurements rocheuxet les falaises.
    •  
    • Gérer avec soin tous les circuits de l’eau traversant les cultures ou les bourgs. En conserver la visibilité le long des routes et de chemins. 
    •  
    • Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte et Bleue.
    •  

    Maitriser et restructurer l’urbanisation

    Dans cette unité, tous les centres urbains ont connu, à différentes échelles depuis le milieu du siècle dernier, des extensions urbaines au coup par coup, par tranches successives. Cela s’est effectué dans la continuité du bourg ancien ou bien par saut d’urbanisation, sous la forme de lotissement d’habitation ou d’activité. Ces développements périphériques, d’un seul ou parfois des deux côtés de la rivière, se sont aussi étirés linéairement le long des axes. Ils ont eu tendance à s’étaler en limite de vallée sur les plateaux environnants. Ils deviennent alors un passage obligé pour accéder aux centres historiques et patrimoniaux, et constituent ainsi la première perception du bourg. Ces extensions donnent souvent une image du territoire moins qualitative, banalisant les paysages. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation des développements sur les périphéries, les entrées et les versants. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre-bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés les uns aux autres et au centre-bourg. Il y a bien sûr par rapport à l’existant des enjeux de recomposition et d’amélioration pour des lotissements enclavés ou isolés, ainsi que pour les implantations urbaines linéaires le long des voies. Il est important de tenter d’améliorer ces situations avec un souci de recomposition urbaine : maillage viaire pour partie doux, connexion au centre, implantation d’espaces publics structurants et d’équipements… La réflexion doit également porter sur la dynamisation du centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. La qualité et le positionnement de l’urbanisme commercial ne doivent pas être oubliés également, compte tenu de leur impact sur les paysages urbains.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
    •  
    • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
    •  
    • Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
    •  
    • Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
    •  
    • Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons. Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique.
    •  
    • Travailler sur la densité et maitriser les formes urbaines. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
    •  
    • Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
    •  
    • Aménager les périphéries des extensions urbaines sur les plateaux : plantations, chemin de tour de village.
    •  
    • Requalifier les abords des zones d’activités le long des axes et des entrées de villes.
    •  

    Valoriser le patrimoine bâti et les formes urbaines historiques

    Il est à noter ici une belle diversité d’implantations historiques qui composent avec les rivières, soit avec des situations de surplomb, soit en venant border l’eau. Ces formes urbaines patrimoniales sont bien lisibles, parfois spectaculaires avec un patrimoine ancien remarquable qui se reflète dans l’eau. Le pont, près des cœurs anciens, compose souvent un lien et un passage obligé annonçant la ville ou en reliant les différentes parties.  En dehors des bourgs, des châteaux plus isolés ponctuent également la vallée, souvent situés sur les coteaux. Les implantations sur la pente des coteaux induisent des particularités à considérer au regard de leur intérêt patrimonial. Ainsi l’architecture sur les versants génère charme et caractère, parfois pittoresque. Au bord de la rivière, lavoirs et moulins, dans un autre registre complémentaire, viennent parfaire le tableau. Ces ensembles alliant implantations urbaines remarquables et patrimoine bâti de qualité, parfois monumental, méritent de recevoir toute l’attention afin de les préserver et de les valoriser.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : fermes, moulins, architecture balnéaire, troglodytes, bâti villageois, religieux, château...
    •  
    • Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
    •  
    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
    •  
    • Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique. Révéler le site d’origine d’implantation des villages en fonction du relief ou de la présence de l’eau.
    •  
    • Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
    •  
    • Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
    •  
    • Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
    •  
    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants et en pied de relief, particulièrement visibles depuis les villages perchés. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
    •  

    Composer les espaces publics

    Compte tenu du relief et de la présence de l’eau, les espaces publics offrent ici une certaine diversité. Les places sont tout d’abord des lieux phares, emplacement du marché et des fêtes, particulièrement importants pour les habitants comme pour les visiteurs. Elles ont un rôle central, accompagnées de leur mail d’arbres et regroupent les bâtiments publics et les commerces. D’autres espaces publics organisent également l’urbanisation, offrant aussi des lieux attractifs à proximité de la rivière ou au niveau d’un point en belvédère sur la vallée. La promenade sur le pont donnant accès au bourg ne doit pas être oubliée.

    Plus globalement, un centre bourg animé joue un grand rôle pour l’image de la commune. Des espaces publics de qualité, constituent le cadre quotidien des habitants et conditionnent l’attractivité des communes. Cette perception débute dès l’aménagement de l’entrée du bourg, où la route se transforme en boulevard ou en rue. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste donc de mise pour conserver des centralités attrayantes et habitées, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux, en harmonie avec le bâti.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Valoriser les espaces publics en lien avec le patrimoine bâti remarquable.
    •  
    • Aménager les entrées de bourg pour marquer la transition entre la campagne et le bourg.
    •  
    • Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements. 
    •  
    • Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
    •  
    • Porter une attention particulière aux espaces publics en lien avec la rivière : quai, promenade, terrasse, parapet, voie sur les ponts, berges plus naturelles… 
    •  
    • Mettre en valeur les espaces publics en belvédère sur les vallées. Gérer la végétation pour conserver les vues. 
    •  
    • Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
    •  
    • Créer des liaisons avec les secteurs de développement. Donner une place aux circulations douces.
    •  
    • Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) et des places (mail). Planter pour éviter les îlots de chaleur.
    •  
    • Mettre en valeur les traversées urbaines et les ponts y donnant accès.
    •  
    • Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité. Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
    •  
    • Eviter l’imperméabilisation systématique des sols. Favoriser l’infiltration directe lorsque cela est possible. 
    •  
    • Aménager des tours de villages attractifs  en transition avec la campagne.
    •  

    Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

    Dans les vallées, deux types principaux de routes se sont retrouvent. Tout d’abord les voies traversant la vallée au niveau des villages et des bourgs et les ponts qui les accompagnent. Puis les voies longitudinales à la vallée, suivant le pied de coteau ou longeant la rivière. La RD 5 ou encore RD 750, dans la vallée de la Creuse, donnent ainsi une longue perception linéaire de cette vallée ouverte. Les itinéraires de traversée de vallée, tel la RD 2 (St-Pierre-de-Maillé), ou encore la RD 951 (St-Savin) proposent une succession de séquences, avec l’approche de la vallée, puis sa traversée et le passage de la rivière. A chaque fois la perception depuis ces voies constitue un enjeu pour la découverte des paysages. En fonction de son tracé et de sa position, chaque voie donne l’opportunité de valoriser des points de vue, la présence de l’eau, le couloir de la vallée cadré par les coteaux boisés… Il est donc important de maitriser les abords de la route, sollicités par le développement urbain ou parfois occultés par la végétation. Aménagements routiers et carrefours (signalétique, glissière, ouvrages, plantations d’alignements…) sont à réfléchir pour rester en harmonie avec la vallée. En complément et en continuité des voies, le développement de circulations douces permet de proposer une découverte plus intime de ce territoire.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Mettre en place des chartes pour la qualité paysagère des itinéraires et les outils de gestion adéquats.
    •  
    • Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes et la perception de la voie depuis le reste du territoire. 
    •  
    • Donner à voir la rivière depuis les voies et les ponts, en valorisant au mieux les traversées de vallée.
    •  
    • Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, basculement dans la vallée). 
    •  
    • Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des alignements d’arbres. Gérer la végétation des dépendances routières.
    •  
    • Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
    •  
    • Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs. 
    •  
    • Requalifier les traversées ou les contournements de bourgs. Transformer des routes en boulevards urbains ou en rue si nécessaire.
    •  
    • Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
    •  
    • Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie plutôt que de la galette centrale des giratoires. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
    •  
    • Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs, notamment au bord de la rivière ou sur les coteaux avec des situations en balcon.
    •  
    • Créer des itinéraires doux (piéton, vélo) au fil de la vallée, connectés pour certains avec les bourgs. Favoriser l’accès et les parcours le long de l’eau. 
    •