Dynamiques et enjeux paysagers dans la Vallée de la Vienne

    Dynamiques

    La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Valdivienne.

    La Vallée de la Vienne au XIXème siècle

    La carte d’Etat-major montre une vallée cultivée, avec de nombreuses parcelles de vignes sur les coteaux (en gris sur la carte) et des bois qui occupent les sols les moins fertiles et les plus pentus des versants.

    L’habitat est implanté soit sur en pied de versant, comme les hameaux de la Roussalière, du Gaschard, de la Chevrolière, du Temple, soit plus proche de la Vienne, comme les villages de St-Martin-la-Rivière, Toulon (St-Hilaire), Salles-en-Toulon.

    Le barrage du moulin de Bonneuil barre le cours de la Vienne. Aucun pont ne permet la traversée de la rivière. Les plus proches à cette époque sont situés à Chauvigny, à 7 km en aval, ou à Lussac-les-Châteaux, à 13 km en amont.

    La Vallée de la Vienne au milieu du XXème siècle

    La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

    Un petit parcellaire agricole en lanière

    La vue aérienne révèle un petit parcellaire agricole en lanière, adapté à la traction animale qui prévalait encore. Les parcelles sont de petite taille, comprises entre 0.2 et 0.5 ha. De nombreux arbres fruitiers sont présents au sein des parcelles. Le fond de vallée présente globalement un paysage agricole ouvert et varié.

    Disparition des vignes 

    Comme partout en France, la crise du phylloxéra a ravagé les vignobles à la fin du XIXème siècle. Une bonne partie des agriculteurs s’est alors détournée de la viticulture qui demande des investissements importants pour reconstituer un vignoble résistant au parasite.

    De nouvelles voies

    Deux nouveaux ponts ont été construits sur la Vienne : au sud, celui de Cubord, construit en 1917 pour faire passer la voie du tram qui reliait Bouresse à Châtellerault et au nord, celui de St-Martin construit en 1955.

    La Vallée de la Vienne aujourd’hui

    La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des paysages.

    L’agrandissement parcellaire

    Le parcellaire agricole a considérablement évolué sous l’effet de la mécanisation et des remembrements. Les parcelles atteignent désormais régulièrement les 2 à 10 ha. Cette évolution s’est faite aux dépends des arbres fruitiers qui ont quasiment disparus du parcellaire.

    Une progression des bois 

    L’intensification agricole a simplifié le parcellaire, mais elle a également abandonné certaines terres moins fertiles ou trop pentues. On peut ainsi noter la progression des boisements sur les coteaux, de même que l’épaississement des ripisylves le long de la Vienne. L’arbre est donc toujours présent dans le paysage et cloisonne plus les vues aujourd’hui que dans les années 1950.

    L’étalement urbain

    La commune nouvelle de Valdivienne (issue de la fusion en 1969 de 4 communes : St-Martin-la-Rivière, Salles-en-Toulon, Morthemer, La Chapelle-Morthemer) s’est considérablement étendue. Le village de St-Martin-la-Rivière s’étire désormais sur 2,5 km de long. Lotissements et urbanisation linéaire le long des routes confèrent aujourd’hui un caractère périurbain à la commune nouvelle.

    Les carrières et sablières

    Plusieurs carrières se sont implantées dans la vallée extrayant la pierre calcaire des coteaux et les sables et graviers alluvionnaires du fond de vallée. Les extractions de granulats ont laissé derrière elles plusieurs étangs que l’on peut notamment observer au nord de la vue aérienne.

    Enjeux paysagers

    Dans la vallée de la Vienne, les enjeux paysagers principaux sont liés à la valorisation de la présence de l’eau, à la maîtrise des extensions urbaines et à la mise en valeur du patrimoine bâti.

    Accentuer la lisibilité de la vallée de la Vienne

    La vallée de la Vienne constitue un relief majeur à l’échelle du département qu’elle traverse dans sa totalité du sud vers le nord. Sa configuration évolue au fil de son parcours, par sa largeur et la pente de ses coteaux. Elle traverse ou borde différentes unités paysagères formant ainsi des ruptures ou des transitions avec celles-ci. La perception de ces liens ou de ces ruptures participent à la définition de la vallée de la Vienne et méritent donc d’être visibles. Il est important de percevoir la façon dont la vallée s’inscrit dans le paysage, marque sa présence ou encore révèle ses particularités. Il y a un véritable enjeu de lisibilité de cette vallée tant depuis les hauts, par les points de basculements dans la vallée, que depuis le fond de vallée avec la présence de la rivière. Cela s’illustre notamment par les situations en belvédère des coteaux qui donnent à voir la géographie avec une certaine ampleur, les silhouettes urbaines, ou encore le trajet de l’eau. A l’intérieur de la vallée, sa lecture dépend des ouvertures visuelles et des parcours. Toute occasion de révéler les mouvements de reliefs, le contraste du fond et des coteaux ou bien les perspectives de la rivière participent à offrir un paysage singulier.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Conserver et mettre en valeur des points de vue (belvédère) sur la vallée depuis les coteaux. Ouvrir des vues sur la vallée depuis les routes.
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    • Maintenir des vues transversales à la vallée (covisibilité des versants).
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    • Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
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    • Eviter une trop grande fermeture visuelle des versants sur de longs linéaires. Maitriser l’impact de l’exploitation forestière des coteaux.
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    • Encourager les ouvertures visuelles en crête, sur les pentes et dans les fonds. Favoriser l’entretien du bocage.
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    • Mettre en scène les sites d’implantation villageoise dans la vallée. Maitriser les extensions urbaines sur les crêtes et les coteaux.
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    • Mettre en valeur les sites  historiques, notamment urbains, liés au relief de la vallée et au passage de la Vienne.
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    • Gérer et entretenir la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
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    • Gérer la végétation pour voir l’eau, notamment aux abords des ponts, des routes et des villages.
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    • Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles. Eviter les plantations  de peuplier à proximité des confluences, des bourgs et des ponts.
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    • Conserver un cordon de prairies qui ouvre le paysage en fond de vallée le long de l’eau.
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    • Rendre perceptibles et mettre en valeur les confluences : ouverture visuelle, chemin d’accès, maitrise de l’urbanisation et de la végétation…
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    Mettre en valeur le fil conducteur de l’eau

    Le cours d’eau constitue un fil conducteur essentiel du point de vue du paysage, de la géographie ou de l’histoire. La rivière est à l’origine du creusement de la vallée avec sa force érosive. Autrefois, toute une économie était tributaire du passage de la Vienne avec les moulins et des activités artisanales. Encore aujourd’hui la présence de l’eau a un fort lien avec l’énergie avec les barrages hydro-électriques ou la centrale nucléaire. Les franchissements de la rivière avec les ponts témoignent souvent de routes historiques. La rivière symbolise et résume ainsi la vallée, participe à son imaginaire. Force est de constater que l’eau, ponctuellement visible ou accessible, revêt toujours un pouvoir d’attraction fort et participe à la qualité des paysages. C’est une présence incontournable, un élément identitaire fort. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approcher de l’eau est riche de potentiel. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des prairies et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. La démarche Trame verte / Trame Bleue, avec un travail sur les liaisons écologiques, vient appuyer ces mises en valeurs paysagères.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Eviter une fermeture trop importante du fond de la vallée et des abords de la rivière.
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    • Préserver un équilibre entre espaces naturels, prairies, peupleraies et cultures intensives.
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    • Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau  à proximité des villages. Créer des aires de stationnement sobres et discrètes.
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    • Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts et des ports qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau.
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    • Rendre visible et donner accès aux confluences avec les principaux affluents.
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    • Mettre en valeur les petits ouvrages et le patrimoine lié à l’eau : ancien port, quai, pont, lavoir, fontaine…
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    • Mettre en scène ou aménager les façades urbaines sur la rivière. Aménager des espaces publics en bord de Vienne dans les villages et les bourgs : cheminement, jardin, place…
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    • Mettre en valeur les milieux spécifiques liés à l’eau et leurs ambiances.
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    • Gérer avec soin tous les circuits de l’eau traversant les cultures ou les bourgs. En conserver la visibilité le long des routes et de chemins. 
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    • Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte et Bleue.
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    Maitriser et restructurer l’urbanisation

    Au fil de la vallée de la Vienne, il existe une grande diversité d’implantations urbaines : en crête, sur le coteau ou à proximité de l’eau. Autour des centres anciens ou des hameaux, les extensions urbaines se sont ajoutées au fil du temps, parfois en s’étirant le long des routes (développement linéaire), ou par extensions périphériques. Ces extensions donnent une image du territoire moins spécifique, banalisant les paysages. Le relief et les covisibilités dans la vallée rendent ces évolutions plus visibles. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation des développements sur les périphéries et les entrées et tout particulièrement sur les versants. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre-bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés les uns aux autres et au centre-bourg.

    De même, il est important de tenter d’améliorer les opérations existantes dans un souci de recomposition urbaine : maillage viaire pour partie doux, connexion au centre, implantation d’espaces publics structurants et d’équipements… La réflexion doit également porter sur la dynamisation du centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. La qualité et le positionnement de l’urbanisme commercial ne doivent pas être oubliés également compte tenu de leur impact sur les paysages urbains.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
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    • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
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    • Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
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    • Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
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    • Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons. 
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    • Travailler sur la densité et maitriser les formes urbaines. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
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    • Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
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    • Empêcher le mitage des environs du village.
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    • Aménager les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
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    • Requalifier les abords des zones d’activités le long des axes et des entrées de villes.
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    Composer les espaces publics

    Les villages et les bourgs au fil de la vallée présentent pour certains de grandes places remarquables. Celles-ci correspondent souvent à des projets datant du XIXème siècle. Elles viennent en appui d’un cœur historique et forment une articulation avec les quartiers construits à cette époque. Leur taille est conséquente et elles présentent un cœur ouvert, bordé généralement d’un alignement d’arbres. Les places sont toujours des lieux phares, emplacement du marché et des fêtes, particulièrement importants pour les habitants comme pour les visiteurs. D’autres espaces publics organisent également l’urbanisation, offrant aussi parfois des lieux attractifs à proximité de la rivière ou au niveau d’un point en belvédère sur la vallée. Plus globalement, un centre bourg animé joue un grand rôle pour l’image de la commune. Des espaces publics de qualité, constituent le cadre quotidien des habitants et conditionnent l’attractivité des communes. Cette perception débute dès l’aménagement de l’entrée du bourg, où la route se transforme en boulevard ou en rue. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste donc de mise pour conserver des centralités attrayantes et habitées, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux, en harmonie avec le bâti.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Aménager les entrées de bourg pour marquer la transition entre la campagne et le bourg.
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    • Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements. 
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    • Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
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    • Porter une attention particulière aux espaces publics en lien avec la rivière : quai, promenade, terrasse, parapet, voie sur les ponts, berges plus naturelles…
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    • Mettre en valeur les espaces publics en belvédère sur les vallées. Gérer la végétation pour conserver les vues. 
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    • Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
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    • Créer des liaisons avec les secteurs de développement. Donner une place aux circulations douces.
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    • Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) et des places (mail). Planter pour éviter les îlots de chaleur.
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    • Mettre en valeur les traversées urbaines par les grands axes. Trouver un équilibre entre trafic de transit et qualité urbaine des riverains.
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    • Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité. Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
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    • Eviter l’imperméabilisation systématique des sols. Favoriser l’infiltration directe lorsque cela est possible.
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    • Aménager des tours de villages attractifs  en transition avec la campagne.
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    Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

    Au sud de Mazerolles, les routes principales restent éloignées de la vallée de la Vienne. Quelques routes circulent en crête ou légèrement à l’écart, offrant parfois des vues en balcon sur la vallée, comme à Queaux. Des voies secondaires donnent accès ponctuellement aux abords de la Vienne. Les points de traversée prennent alors d’autant plus de force et d’importance pour percevoir la vallée sur cette section. L’Isle-Jourdain avec ses ponts illustre pleinement cette caractéristique. Au nord de Mazerolles, le fond de la vallée s’élargit et les routes, plus importantes, suivent le fond et le pied des coteaux. Elles donnent alors une lecture linéaire de la vallée, notamment en rive droite avec la RD 749, puis la RD 910.

    La qualité des itinéraires constitue un enjeu pour la découverte des paysages. En fonction de son tracé et de sa position, chaque voie donne l’opportunité de valoriser des points de vue, la présence de l’eau, le couloir cadré par les coteaux boisés… Il est donc important de maitriser les abords de la route, sollicité par le développement urbain ou occulté par la végétation. Aménagements routiers et carrefours (signalétique, glissière, ouvrages, plantations d’alignements…) sont à réfléchir pour rester en harmonie avec la vallée. En complément et en continuité des voies, le développement de circulations douces permet de proposer un découverte plus intime de ce territoire.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Mettre en place des chartes pour la qualité paysagère des itinéraires et les outils de gestion adéquats.
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    • Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes et la perception de la voie depuis le reste du territoire.
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    • Donner à voir la rivière depuis les voies et les ponts, en valorisant au mieux les traversées de vallée.
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    • Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, basculement dans la vallée). 
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    • Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des alignements d’arbres. Gérer la végétation des dépendances routières.
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    • Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
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    • Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs. 
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    • Requalifier les traversées ou les contournements de bourgs. Transformer des routes en boulevards urbains si nécessaire.
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    • Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
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    • Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie plutôt que de la galette centrale des giratoires. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
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    • Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs.
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    • Créer des itinéraires doux (piéton, vélo) au fil de la vallée, connectés pour certains avec les bourgs. Favoriser l’accès et les parcours le long de l’eau.
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    Valoriser le patrimoine bâti et les formes urbaines historiques

    La dimension patrimoniale du bâti ne doit pas être oubliée des enjeux de la vallée de la Vienne. Concernant les formes urbaines, il n’y a certes pas de typologie récurrente qui ressorte mais une grande variété, dictée par la diversité du rapport au relief et à la rivière. Dans le fond de vallée, On observe des implantations sur une ou sur les deux rives, reliées par un pont. Les implantations sur la pente des coteaux induisent des particularités à considérer au regard de leur intérêt patrimonial. Ainsi l’architecture sur les versants génère charme et caractère, parfois pittoresque. Les dispositifs défensifs, les enceintes et les tours, les donjons, les châteaux, le patrimoine civil, religieux voire industriel, contribuent à la singularité du bâti de la vallée de la Vienne. Au bord de la rivière, ponts, lavoirs, moulins, ou encore les barrages plus récents, méritent de recevoir toute l’attention afin de les préserver et de les valoriser. La Vienne traversant tout le département, la diversité géologique se retrouve également dans l’architecture et les matériaux de construction utilisés.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : bâti villageois, religieux, château...
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    • Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
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    • Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique. Révéler le site d’origine d’implantation des villages en fonction du relief ou de la présence de l’eau.
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    • Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
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    • Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
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    • Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
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    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants et en pied de relief, particulièrement visibles depuis les villages perchés. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    Recomposer les abords de Châtellerault

    Il serait présomptueux de vouloir aborder la complexité et les particularités de Châtellerault dans un travail de réalisation d’un atlas à l’échelle de l’ensemble du département. Mais quelques éléments sont peut-être intéressants à mettre en exergue au regard du grand paysage.

    Au niveau de Châtellerault, la vallée de la Vienne s’élargit, les coteaux sont le plus souvent agricoles avec des paysages plus ouverts. Les situations en belvédère permettent de voir loin et donnent à voir l’agglomération de Châtelleraux qui s’étend comme une grande nappe urbaine. Cette ville « à plat » traversée par la rivière reste, comme d’autres, difficile à comprendre tant dans sa pratique que depuis l’extérieur.

    La place de la rivière dans la ville reste un atout à valoriser en recomposant des espaces publics attractifs sur les berges. Le centre historique, ancienne ville fortifiée, s’affirme avec un bâti dense et patrimonial avec le tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol). Les développements successifs se sont étendus le long des pénétrantes et des routes. De nombreux lotissements au coup par coup ont créé un paysage spécifique avec des secteurs enclavés ou tournés sur eux-mêmes. Faubourgs ou lotissements, quartiers d’immeubles le long de la RD 910 constituent souvent les premières impressions de cette ville. Le réseau viaire périphérique de transit présente de longues pénétrantes, oscillant entre route et boulevard urbain, qui donnent à voir la périphérie de Châtellerault. Il mérite une attention pour composer des entrées de villes qualitatives. La place de la ville dans la vallée, les transitions entre l’espace agricole et sa périphérie, ou encore la vocation des parcelles agricoles les plus proches (usage à titre récréatif ou de productions locales par exemple), sont autant de points à questionner.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Préserver l’agriculture et lui donner une protection. Implanter des productions vivrières pour le circuit cours local.
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    • Créer des transitions entre les parcelles urbaines et les champs. Offrir un réseau de promenades et de déplacements doux, ainsi que d’espaces de détente, en périphérie de secteurs construits.
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    • Utiliser la démarche Trame Verte-Trame Bleue pour redonner à l’eau et aux haies une place dans le paysage.
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    • Mettre en valeur les bords de la Vienne dans la ville et en périphérie. Aménager des espaces publics et des équipements en bord de Vienne.
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    • Structurer et hiérarchiser les espaces publics avec un aménagement qualitatif le long des voies principales.
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    • Concevoir des espaces publics, voire des liaisons douces, reliant le centre ancien et les nouveaux quartiers.
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    • Affirmer les entrées, requalifier les voies d’accès, les pénétrantes, les boulevards.
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    • Utiliser des végétaux à l’échelle du bâti : planter des arbres de haut-jet pour structurer les voies.
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    • Recomposer la ville en tenant compte de la notion de quartier, de centralités secondaires, présentant une diversité d’usages.
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    • Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Penser leur aménagement comme un quartier urbain qui forme la porte d’entrée du bourg. Maîtriser la publicité et les enseignes. Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues. Veiller à la qualité des nouveaux projets d’implantations.
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    • Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Eviter le développement linéaire sans épaisseur.
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    • Favoriser la réutilisation des parcelles désaffectées plutôt que la consommation de nouvelles parcelles.
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    • Densifier les parcelles enclavées ou les utiliser pour faire des liens à travers l’urbanisation (passage, parc, jardins).
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    • Utiliser les espaces publics pour recréer des liens et des connexions.
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