Les alignements d’arbres
L’alignement d’arbres, patrimoine arboré et culturel
Pendant des siècles, alignements d’arbres, villes et infrastructures furent indissociables. Que ce soit pour le confort du fait des ombrages, pour le rapport du bois, pour la consolidation des terrains… les rangées d’arbres soulignaient places, routes et canaux à travers les paysages français. De la même façon, cours et allées arborées étaient les premiers éléments marquant l’extension de l’espace urbain. Il s’agit d’une forme d’expression culturelle qui fait des alignements d’arbres un bien patrimonial dont nous avons hérité.
Aujourd’hui l’alignement d’arbres est une référence historique faisant appel à un ordonnancement symbolique fort, mais c’est surtout médiateur entre le territoire et le projet d’infrastructure. Par là même, il est toujours une réponse contemporaine et d’avenir pour une insertion paysagère des ouvrages et des routes. La silhouette de ses arbres accompagnant la route permet souvent de signaler celle-ci dans le paysage. Dans son Plan arbres, le département de la Vienne a mis en place une aide pour les plantations d’arbres d’alignements.
Les grands arbres des routes principales
Les platanes, érables ou chênes sont majoritairement utilisés pour constituer les alignements le long des grandes voies de communication. Leur grand développement est à l’échelle de l’importance des axes. Certains alignements adultes constituent aujourd’hui de somptueuses voutes végétales au-dessus de la route. Ces arbres apportent ainsi un confort à l’usager de la route par leur ombrage particulièrement apprécié aux beaux jours. Selon leur âge, leur écartement et la largeur de la voie, les alignements d’arbres présentent des ambiances très différentes autour des routes.
Des entrées et des limites de bourgs sous les arbres
Les arbres accompagnent également de nombreuses entrées de bourgs et de village, sa haute silhouette contrastant avec l’échelle plus modeste du bâti. En entrée de bourg les grands arbres forment un seuil végétal qui constitue l’articulation entre la route et la rue et prépare l’automobiliste à réduire sa vitesse. Les alignements d’arbres permettent également de donner une unité et une qualité paysagère aux entrées de bourg ou aux contournements malgré une urbanisation souvent très hétéroclite.
Les alignements d’arbre nécessitent une ambition et une gestion sur le long terme
La qualité d’un alignement d’arbres dépend fortement de sa longueur et de son homogénéité. Cette forme paysagère demande un temps long pour arriver à sa pleine maturité, souvent plus de 50 ans, et il est donc nécessaire de la protéger strictement lors de tous les aménagements sur ses abords. Cette protection doit concerner également l’emprise au sol de l’alignement qui doit rester généreuse pour lui assurer une pérennité dans le temps. Maintenir une qualité paysagère le long des routes passe donc par une ambition et une gestion sur le long terme des arbres d’alignement.
Des formes paysagères patrimoniales protégées
Les allées d’arbres sont protégées depuis 2016 en France et l’adoption de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages [[Article L350-3 du code de l’environnement (2016) : principe général de protection des allées et alignements d’arbres le long des voies de communication (chemins, routes, rues, canaux) publics ou privés]]. La protection joue à deux niveaux : la structure arborée, dont il faut assurer le maintien et le renouvellement, et individuellement chaque arbre. Les abattages sont interdits sauf raisons sanitaire et de sécurité qui doivent être démontrées.
Les alignements d’arbres remarquables sont parfois protégés au titre des sites inscrits ou classés ou plus rarement au titre des monuments historiques. Ils peuvent être également protégés dans les documents d’urbanisme des collectivités au titre d’EBC (Espace boisé classé) ou d’Eléments de paysage à préserver.