Les moulins, un patrimoine discret au fil des vallées
Constituant un des rares éléments bâtis au contact des rivières, les moulins ont toujours un pouvoir attractif. Leur charme tient aux compositions originales qu’ils proposent, qu’ils soient isolés au bord de l’eau ou qu’ils s’insèrent dans un front bâti villageois. La fermeture des paysages aux abords des rivières et dans les fonds de vallée contribue toutefois à les effacer, la présence de seuils à travers le cours d’eau étant parfois le seul indice de leur existence.
Jusqu’au XIXème une période prospère avec de nombreux moulins à eau
La toponymie révèle la présence des moulins au fil de la rivière, même s’ils n’existent plus aujourd’hui ou sont peu perceptibles. Les vallées étaient autrefois, bien plus qu’aujourd’hui des lieux de vie et d’activités diverses. Ces lieux avaient un rôle économique non négligeable. La rivière était à la fois nourricière, voie de déplacement, et motrice. De nombreuses activités artisanales, industrielles ou encore agricoles se développaient au fil des vallées. Les moulins constituaient des pôles économiques importants comme en témoignent les réglementations sur la régulation des débits de l’eau, les inondations en accord avec les usages agricoles des fonds de la vallée dans la seconde moitié du 19e siècle. Aujourd’hui, même si leur activité a cessé, leur présence ponctue encore le fil des rivières.
Une diversité architecturale au bord de l’eau
L’activité des moulins a donc eu à un moment une influence sur le paysage des vallées, beaucoup plus entretenues et valorisées que de nos jours. De multiples activités ont utilisé la force motrice de l’eau et permis la construction d’une série de moulins de tailles et de factures adaptées : meunerie, forge, brassage des draps de laine, extraction du tannin des écorces de chênes pour le travail des peaux…
Des moulins qui composent avec leur site
Aujourd’hui, la plupart des moulins ne sont plus en activité, ils ont été abandonnés ou transformés en habitation. Certains ont été restaurés pour leur coté patrimonial, avec une machinerie en état de marche. Avec le temps, les vallées se sont considérablement refermées sous la végétation qui occulte les vues (peupleraie, boisement dans les fonds ou sur les coteaux). De ce fait, même si les moulins restent encore relativement nombreux au fil de l’eau, ils sont pour la plupart très discrets. Les plus importants affichent leur stature imposante notamment le long de la Vienne, témoignant de leur prospérité passée.
Les moulins ont pourtant toujours un pouvoir attractif, leur charme se révèle ainsi ponctuellement au bord de l’eau. La présence de seuils indique leur présence. Certaines vues anciennes révèlent des compositions intéressantes autour de moulins dans le paysage rural ou urbain, qui montrent le potentiel de mise en valeur paysagère de ces constructions et de leurs ouvrages.
Une alimention en eau du moulin qui façonne la rivière
Au delà du moulin en lui-même c’est toute une organisation de ses abords qui l’assoit dans son site, composant ainsi avec la rivière. Les biefs pour amener l’eau à la machinerie sont encore présents, révélant un savoir-faire technique encore bien lisible. Les seuils forment des traits et des petites chutes d’eau qui animent la rivière.
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Sources
- Paysages en mémoire. La vallée de la Clouère : des moulins. Henri Donzau, Atelier Ethnologie et Patrimoine du Centre culturel La Marchoise
- Inventaire des moulins de la Vienne
- Evolution de l’activité d’un moulin à Vivonne