Les fruitiers de la Vienne
Malgré l’intensification agricole de la fin du XXème siècle, les paysages ruraux de la Vienne portent encore la trace de la polyculture qui prévalait jusqu’au XIXème siècle. C’est tout particulièrement le cas pour la présence récurrente d’arbres fruitiers, amandiers, noyers ou châtaigniers, qui ponctue les paysages du département.
Isolé ou en ligne, des repères dans le paysage
Dans le modèle agricole de polyculture qui prévalait jusqu’au XIXème siècle, les arbres fruitiers jouaient un rôle économique important. La châtaigne a pendant longtemps constitué un aliment de base pour la population rurale, amandes et noix apportaient des compléments appréciés en hiver, le bois des fruitiers était valorisé pour la construction de meubles, de piquets de bois d’œuvre pour le châtaignier…
De nos jours, ces fruitiers, moins nombreux, sont toujours présents dans les paysages ruraux de la Vienne. On les retrouve dans diverses situations : isolés en bord de champ ou de route, alignés le long d’un chemin, en verger autour d’une ferme ou d’un village, dans des haies ou en bosquets pour les châtaigniers…
Dans son Plan arbres, le département de la Vienne a mis en place des aides spécifiques pour la plantation de vergers à finalité non commerciale.
Terres calcaires, terres acides, à chaque sol ses fruitiers
Châtaignier, terre acide
La Vienne possède des terrains très favorables au châtaignier, au sol acide ne retenant pas l’eau, sur le territoire des Terres Rouges, parfois appelées « Terres Rouges à châtaignier ». Une culture importante de la châtaigne et donc des châtaigneraies s’y est développée jusqu’au début du XXème siècle amenant l’apparition de plusieurs variétés locales. La plupart des vergers ont disparu lorsque les céréales ont pris leur essor et se sont imposées dans l’alimentation. Les vergers coupés ont souvent entrainé la formation de taillis de châtaigniers, par le biais des rejets de souches.
Amandier, sol calcaire
Les amandiers créent toujours la surprise quand on évoque l’existence de ces arbres dans le nord du Poitou et le sud de la Touraine. C’est pourtant une culture fruitière ancienne dont la présence est attestée depuis le XVIème siècle. Les « galluches » sont des terres caillouteuses et calcaires au PH élevé (plus de 8). Ces terroirs sont très propices au développement de l’amandier, notamment sur les plateaux dominant la vallée de la Dive que l’on peut considérer comme le berceau de l’amandier dans le nord Vienne. Les amandiers sont présents dans le Loudunais, la Plaine de Neuville et le Châtelleraudais.
La Communauté de communes du Pays Loudunais a lancé un programme de renouvellement des amandiers de pays. Plus de 10000 nouveaux amandiers ont ainsi été semés depuis 2006 à partir de 170 vieux arbres du territoire, donnant à chaque fois un nouvel individu aux qualités quelquefois surprenantes… Les plantations se sont déroulées dans une vingtaine de communes ainsi que chez des particuliers et des agriculteurs. Un conservatoire des amandiers a été mis en place en 2017 qui regroupe une 100aine de variétés les plus intéressantes ou singuliers.
Noyer, un peu partout
Très à l’aise dans nos contrées et assez tolérant quant aux sols, le noyer était auparavant très abondant et présent presque partout, sauf sur les terrains les plus acides et les plus humides.
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Sources
- Inventaire des variétés fruitières anciennes de Poitou-Charentes, Prom’haie Poitou-Charentes, 2015
- La Vienne à parcourir. La Geste éditions. 2020