Bocage Montmorillonnais

Repères géographiques du Bocage Montmorillonnais

Le Bocage Montmorillonnais forme un plateau ondulé en pente douce vers le nord, creusé de vallées encaissées

    Relief et eau

    Un relief qui s’adoucit du sud vers le nord

    Le relief du Bocage Montmorillonnais forme un vaste plateau ondulé, incliné vers le nord, où n’émergent pas de points hauts. Les altitudes déclinent régulièrement selon un axe sud/nord, culminant à 231 mètres (Asnières-sur-Blour) au contact de la Basse Marche limousine et descendant autour des 85 mètres (Jouhet) au nord.

    Des vallées encaissées

    Ce plateau est traversé par la Vienne et la Gartempe (hors unité) dont les affluents forment un réseau hydrographique dense. La Benaize et le Salleron (affluents de la Creuse), l’Isop, la Franche Doire, la Petite Bourde (affluents de la Vienne) entaillent ainsi le plateau montmorillonnais. Les vallées s’encaissent au sud dans les terrains granitiques formant des sillons d’une soixantaine de mètres de profondeur. Elles s’élargissent au nord, en traversant les substrats calcaires.

    De nombreux étangs et mares

    Le Bocage Montmorillonnais présente des sols argileux, où les eaux s’imprègnent peu, d’où la présence d’un grand nombre de mares et de petits étangs de retenue, dont le plus vaste est l’étang de Villedon (30 ha) à Asnières-sur-Blour.

    Roche et sol

     

    Granites et roches détritiques de piémont

    En venant des plateaux centraux du département, le Bocage Montmorillonnais exprime progressivement la jonction entre le seuil du Poitou et le Massif central. En s’approchant de la frontière avec la Haute-Vienne ou la Charente, le relief plus élevé et plus découpé par un réseau hydrographique dense révèle la proximité du socle cristallin qui émerge petit à petit au-dessus des sédiments calcaires jurassiques. Ceux-ci (i4, j1, j2, en bleu sur la carte), largement masqués par les couvertures continentales tertiaires ou quaternaires (eAB, eSB, m-IVP), s’observent dans les parties les plus basses de l’unité de paysage (Lussac, Montmorillon) et dans les vallées.  Granites et diorites (en rouge), mais aussi quelques roches métamorphiques schisteuses ou volcaniques (MG, en vert clair) affleurent dans les parties les plus hautes, aux caractères plus franchement limousins.

    En plus des nombreux cours d'eau, l'imperméabilité des substrats se traduit par la présence de nombreux étangs sur l'ensemble de l'unité.

     

    Une succession de sols non calcaires

    Sous l’influence des substrats granitiques et des dépôts continentaux, c’est d’abord la rareté du calcaire qui influence les sols du bocage montmorillonnais.

    De plus, qu’il s’agisse des formations granitiques anciennes et altérées ou des dépôts sableux à argileux détritiques récents, les roches mères concourent également à la formation de sols assez homogènes, le plus souvent moyennement profonds et moyennement hydromorphes.

    Les variations sont cependant assez fréquentes dans cette unité de transition, en fonction des proportions granulométriques, de la présence de cailloutis, de silex ou de quartz, mais aussi des reliefs.

    S'ils partagent avec les terres de brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.), qui occupent des surfaces croissantes vers les franges ouest et nord de l'unité, une réputation peu favorable à l'agriculture, les sols du bocage, insuffisamment drainés l'hiver et plus sensibles à la sécheresse l'été, se sont moins prêtés à une reconversion vers une agriculture intensive. Combinés aux reliefs, ces caractères ont été favorables à la conservation du bocage.

    Agriculture

    Une terre d’élevage

    Le Bocage Montmorillonnais est une terre d’élevage et de polyculture. L’élevage ovin est dominant (représentant 50% des exploitations) devant l’élevage bovin viande (40%) limousines et charolaises et plus marginalement les caprins (5%) et les bovins-lait (4%).
    Les prairies sont majoritaires, elles sont complétées par des cultures fourragères (maïs ensilage). Sur les meilleures terres, et notamment au nord, on observe une mutation progressive des parcelles vers la production d’oléagineux et de céréales, ainsi qu’une forte progression du maïs.

    Arbre et forêt

    L’arbre est omniprésent dans le Bocage Montmorillonnais.

    Une trame bocagère

    Dans ce territoire bocager, le réseau de haies forme une forêt linéaire dont la densité est très variable. Le maillage bocager est très dense au sud, il tend à s’ouvrir au nord et sur les replats, suivant en cela la progression des cultures aux dépends des prairies. Le chêne et le châtaignier dominent dans la composition, mais aussi par leurs hautes silhouettes de l’âge adulte. Les haies ont diverses formes, allant de la haie haute, à la haie basse ponctuée d’arbres isolés, voire à la haie basse seule ou au contraire à des lignes d’arbres sans strate arbustive.

    Des bois épars

    Le Bocage Montmorillonnais n’est pas une grande région forestière. En complément des haies, de petits boisements aux formes très découpées ponctuent l’ensemble du territoire.
    Ces îlots boisés épars sont dominés très largement par le chêne pédonculé, parfois associé au chêne rouvre, au charme et au châtaignier. Les peuplements forestiers sont avant tout à l’état de taillis ou de mélanges plus ou moins ordonnés de futaie et de taillis.
    Des boisements plus humides, comme la chênaie à molinie, dont les arbres ont les pieds dans l’eau une grande partie de l’année, subsistent dans les brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) de la Pierre-Là (Haims, Jouhet et Journet) et à Montmorillon.

    Des vallées forestières

    Les vallées forment des sillons forestiers. Leurs versants, aux pentes fortes, accueillent des peuplements forestiers variés. Sur les terrains siliceux du sud, le chêne rouvre, le frêne, le charme, sont présents. Sur les terrains calcaires au nord, le frêne, toujours présent, est concurrencé par le tilleul, le charme et l’érable champêtre.
    Le long des rivières, les peuplements forestiers alluviaux sont dominés par l’aulne glutineux et le frêne, associés au saule blanc et à l’orme à petite feuille.

    Urbanisme

    Un semi de fermes

    Le bocage est caractérisé par la dispersion du bâti. Les fermes et les hameaux sont disséminés sur tout le territoire (tous les 400 m à 1 km), profitant de la multiplicité des points d’eau. Les implantations ont privilégié les hauts de versants et les plateaux.

    Des villages espacés

    Les villages sont distants de 5 à 8 km. La grande dispersion du bâti fait que les villages sont pour la plupart de petite taille. Les implantations ont là aussi privilégié les situations en hauteur, au carrefour de plusieurs routes comme à Plaisance ou à St-Rémy-en-Montmorillon. Même lorsqu’ils sont implantés en vallée, les villages et les bourgs sont le généralement sur le versant, et souvent dans sa partie supérieure (Adriers, Coulonges, Luchapt…), voire sur un éperon comme à Brigueil-le-Chantre. Les villages de fond de vallée restent rares : Mouterre-sur-Blourde, Thollet.

    Les vallées de la Vienne et de la Gartempe ayant fédéré l’implantation des villes (Montmorillon : 5900 hab) et des bourgs (Lussac-les-Châteaux 2300 hab, Availles-Limouzine 1300 hab, L’Isle-Jourdain 1200 hab), la plupart des communes du Bocage Montmorillonnais sont des villages modestes, autour de 200 habitants, parmi lesquels émergent les bourgs de La Trimouille (900 hab) et Lathus-St-Rémy (1200 hab).
    Les matériaux de construction utilisés reflètent la géologie complexe de ce secteur de transition : granite au sud, grès rouge à Plaisance, calcaire au nord ; couvertures en tuiles canal au sud-ouest, sous influence poitevine, et tuiles plates au nord-est, sous influence berrichonne. L’ardoise, matériau importé, signale les bâtiments de prestige, les maisons de maître.

    Les routes empruntent majoritairement les hauteurs sur lesquelles elles peuvent parcourir le plateau d’un trait rectiligne. Les fermes sont souvent desservies par une voie en cul de sac. Lorsqu’elles s’approchent des vallées, les routes retrouvent des tracés plus sinueux, ondulant en haut de versant ou descendant dans la vallée avant de franchir la rivière.

    Patrimoine

    Patrimoine culturel

    Le territoire du Bocage Montmorillonnais bénéficie de relativement peu de protection pour son patrimoine culturel. On note toutefois les Sites inscrits et classés au titre des sites et monuments naturels de la vallée de la Gartempe à Lathus-St-Rémy et à Jouhet, Pindray qui débordent de la vallée sur une partie du territoire des communes de Pindray et Jouhet. Sans oublier un point singulier classé depuis 1926 :le chêne pédonculé parasol le long de la RD 54 au lieu-dit «  les pièces de la Custière  » à Lathus-St-Rémy.

    Les Monuments historiques couvrent quant à eux essentiellement des édifices religieux (Brigueil-le-Chantre, Coulonges, Journet, Lathus-Saint-Rémy, Pressac) et des châteaux (Bourg-Archambault, Coulonges, Lathus-Saint-Rémy, Saulgé). A noter également pour des époques plus anciennes plusieurs dolmens (Montmorillon, Lathus-Saint-Rémy, Plaisance, Sillars) ainsi que les vestiges gallo-romains de Mazamas à Saint-Léomer.

    Patrimoine naturel

    Les brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) humides et les bocages sont les principaux milieux naturels patrimoniaux du Bocage Montmorillonnais.

    Entre les villages d’Haims et de Journet, les « Brandesde la Pierre-La » sont protégées en Natura 2000 ( ZSC(Zone de protection spéciale, appartenant au réseau Natura 2000 des sites naturels européen - directive «  Habitats faune flore  ») ) pour leur mosaïque de milieux associant brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.), bois, pelouses, mares et étangs.

    Le site des « Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) de Montmorillon » concerne deux périmètres Natura 2000 centrés sur le Camp militaire de Montmorillon : la ZSC(Zone de protection spéciale, appartenant au réseau Natura 2000 des sites naturels européen - directive «  Habitats faune flore  ») «  Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) de Montmorillon »  et la ZPS(Zone spéciale de conservation, appartenant au réseau Natura 2000 des sites naturels européen - directive «  Oiseaux  ») «  landes de Sainte-Marie et camp militaire de Montmorillon ». Il s'agit d'un vaste complexe associant : landes atlantiques à bruyères, étangs aux eaux pauvres, chênaies des terres acides, pelouses rases, fourrés et lisières épineuses, prairies, tourbières, cultures, etc... La tourbière des Régeasses au nord du site, d’une surface de l’ordre de 30 hectares, constitue l’exemple le plus riche de tourbière alcaline du département. 

    Les « Bois de l’Hospice, l’étang de Beaufour et environs » (bocage de Poilieux etc.) sont couverts également par un inventaire Znieff(Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) et par un site Natura 2000 (directive « Oiseaux »). Le site est constitué d’un bocage humide à maille dense à plus aérée, associé à des bois feuillus et à la zone humide de Beaufour. Située sur un axe migratoire majeur, il sert de zone d’alimentation et de repos pour de nombreux oiseaux de passage.