Dynamiques et enjeux paysagers dans le Châtelleraudais

    Dynamiques

    La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de St-Genest-d'Ambière et Scorbé-Clairvaux

    Le Châtelleraudais au XIXème siècle

    La carte d’Etat-major montre un territoire rural où le relief dicte l’occupation du sol : sur les hauteurs les bois (en vert-clair) dominent, sur les coteaux sont présentes de nombreuses parcelles de vignes (en gris), en contre-bas prennent place les cultures, les prés humides (en bleu ciel) occupant les bords de ruisseaux.

    La plupart des implantations bâties sont situées sur les coteaux, ici exposé au sud, mais on observe également un semis de fermes et de petits hameaux implantés dans les fonds sur de légères surélévations de terrain.

    A Clairvaux, le château est entouré d’un parc agricole et forestier, traversé de plusieurs allées rayonnant sur un rond-point forestier.

    Le Châtelleraudais au milieu du XXème siècle

    La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

    Un petit parcellaire agricole

    Le parcellaire agricole est composé de petits champs en lanière de faibles superficies, comprises entre 0,1 et 1 ha. De nombreux arbres fruitiers sont complantés dans les parcelles, isolés ou en ligne.

    La disparition des vignes

    Si le petit parcellaire viticole se devine encore par endroit, les vignes ont par contre disparu après les ravages du Phylloxéra à la fin du XIXème siècle.

    Des villages contrastés

    St-Genest-d’Ambière, implanté en haut de coteau, présente une forme groupée. Le village de Scorbé-Clairvaux présente une forme écartelée entre plusieurs centralités : au sud, le château, sa grande place enherbée et la halle ; à l’est, la mairie, l’église et l’école ; au centre, la nouvelle gare et la voie ferrée inaugurée en 1886 ; au nord, les hameaux implantés en pied de coteau. Le château de Clairvaux a perdu son parc forestier et ses allées rayonnantes.

    Le Châtelleraudais aujourd'hui

    L’agrandissement parcellaire

    Le parcellaire agricole s’est transformé radicalement avec un regroupement des parcelles qui atteignent désormais des superficies entre 4 et 12 ha. Cette évolution s’est accompagnée de la disparition de la plupart des fruitiers autrefois présents dans les parcelles.

    La progression des boisements

    Si d’un côté le parcellaire agricole s’est simplifié et intensifié, de l’autre il a abandonné de nombreuses parcelles moins productives, qui se sont alors reboisées naturellement ou ont été replantées. La forêt a donc globalement progressé, regagnant sur les terrains pauvres ou pentus avec des plantations de feuillus ou de résineux, et sur les terrains humides des fonds de vallées avec de nombreuses peupleraies. Dans les fonds de vallée, se trouvent ainsi de nombreuses micro-parcelles de feuillus et de peupliers qui contribuent à une fermeture des paysages.

    L’étalement urbain

    Les villages se sont considérablement étalés, à des rythmes toutefois différents selon leur position. Le phénomène d’étalement est particulièrement perceptible à Scorbé-Clairvaux où le village s’étire désormais sur près de 3,5 km de longueur le long de la RD 725 et a multiplié par quatre sa superficie depuis les années 1965. Le développement du village a enclavé plusieurs parcelles agricoles.

    Les nouvelles mobilités

    La nouvelle ligne LGV, Sud-Europe-Atlantique, trace une coupure encore récente à travers le territoire du Châtelleraudais.

    A l’opposé, la ligne ferroviaire dont le rôle social et économique était essentiel au début du siècle dernier, est aujourd'hui une voie verte entre Châtellerault et Loudun.

    Enjeux paysagers

    Dans le Châtelleraudais, les enjeux paysagers principaux sont liés au maintien de la diversité dans les espaces agricoles et à la maitrise des extensions urbaines.

    Conserver une diversité dans le parcellaire agricole

    Les espaces agricoles constituent ici une des clés de lecture du paysage et participent à sa qualité. Les grandes étendues des champs sont rythmées par la variété des cultures à tous les stades de croissance. Elles déclinent une gamme de textures ou de couleurs, par moment spectaculaires, comme pendant les floraisons des tournesols ou des colzas. Compte tenu de la présence de vastes coteaux, les vues en balcon soulignent particulièrement les évolutions saisonnières et révèlent la variété des tailles des parcelles. Il en est de même avec les vignes et les petits vergers. A cela, s’ajoute la diversité apportée par la présence arborée sous de multiples formes : arbres isolés, haies, bosquets, massifs boisés. L’équilibre actuel propose ainsi une certaine diversité agricole et forestière, à laquelle il est important de porter une attention afin d’éviter une trop grande simplification qui tendrait à uniformiser les paysages et à les banaliser.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Maintenir une diversité de taille de parcelles. Eviter les regroupements de parcelles trop importants.
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    • Encourager les rotations de cultures diversifiées. Promouvoir les cultures maraichères et leur image pour le territoire.
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    • Favoriser la préservation des vignes et de petits vergers.
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    • Concilier l’évolution du parcellaire et le maintien de la trame arborée. Promouvoir l’agroforesterie.
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    • Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles. Cibler les actions de replantations sur les secteurs qui se sont le plus ouverts.
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    • Planter sur les parcelles communales pour donner l’exemple.
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    • Planter des haies ou des arbres d’essences locales aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
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    • Préserver la végétation arborée dans les documents de planification.
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    • Maintenir ou créer un réseau de chemins publics accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages.
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    • Planter des arbres ou des haies bocagères, d’essences locales le long des chemins.
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    Maitriser et restructurer l’urbanisation

    Dans le Châtelleraudais, les étendues agricoles ouvertes, alliées au relief ample des vallées, rendent les silhouettes des bourgs ou des villages bien perceptibles. Elles sont de ce fait particulièrement sensibles à toute évolution. Les villages sont encore accompagnés pour certains d’un petit parcellaire de prairies, de vergers ou de jardins qui tend à disparaître. La proximité des agglomérations de Châtellerault et de Poitiers, et la desserte aisée par les axes des vallées de la Vienne et du Clain ont induit un certain développement urbain. Celui-ci s’est effectué par des extensions urbaines en périphérie des bourgs, avec l’urbanisation linéaire le long des routes, les couronnes de maisons individuelles et de lotissements, ou encore les bâtiments d’activités artisanales. Ces constructions constituent alors la première perception des villages et des bourgs, gommant les caractéristiques d’implantations plus anciennes. Aujourd’hui, se présentent donc à la fois des enjeux de requalification de l’existant et d’amélioration des futurs développements. La vigilance doit rester forte quant à la localisation des développements bâtis sur les périphéries et les entrées. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre-bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation. L’enjeu est de créer des continuités cohérentes, de relier les nouvelles constructions aux autres et au centre-bourg. En parallèle, il est important de dynamiser le centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants et en pied de relief, particulièrement visibles depuis les villages des versants. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    • Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
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    • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
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    • Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Permettre l’évolution du bâti ancien pour l’adapter aux usages actuels.
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    • Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal pour éviter les îlots de chaleur. 
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    • Encourager le renouvellement urbain en retrouvant une densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
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    • Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
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    • Conserver des coupures non-bâties entre les villages et les bourgs.
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    • Aménager les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
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    • Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Maîtriser la publicité et les enseignes. Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues. Veiller à la qualité des nouveaux projets d’implantations.
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    Porter une attention aux hangars et aux silos

    Les fermes, isolées ou regroupées en hameau, ponctuent le territoire de grandes cultures du Châtelleraudais. Le regroupement des exploitations, l’intensification des moyens de production et des cultures ont entrainé une évolution des structures d’exploitation. L’adjonction de hangars aux bâtiments anciens est particulièrement fréquente dans le Châtelleraudais. Les silos  de taille monumentale sont apparus, implantés de façon isolée. Du fait de l’ouverture des paysages, ces constructions sont très visibles et forment des repères importants. Les boisements modulent par endroits leurs perceptions. Ces bâtiments participent à l’image de l’activité agricole et de son dynamisme. Les préoccupations actuelles tendent à promouvoir une meilleure harmonie concernant leur inclusion dans le paysage. Leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que le soin apporté à l’aménagement de leurs abords (plantations, clôtures...), participent à une meilleure intégration de ces bâtiments.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Eviter les implantations trop visibles des nouveaux bâtiments, en hauteur, en entrée de village ou en bord de route par exemple.
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    • Réfléchir à l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes des bâtiments.
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    • Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
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    • Aménager avec soin l’entrée des installations. Planter des arbres d’essences locales isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
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    • Planter aux abords des bâtiments et des silos pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte. L’objectif n’est pas de cacher mais d’accompagner.
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    • Planter les limites de parcelles environnantes pour créer une trame qui permet de mieux inclure les constructions.
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    • Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Maintenir un espace entre le bâti ancien des fermes et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.
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    Mettre en valeur les espaces publics

    Les villages et les bourgs du Châtelleraudais présentent souvent une place centrale qui structure l’urbanisation, avec pour certaines un mail d’arbres de belle ampleur. Ces places participent à l’image de la commune. Les espaces publics de qualité constituent le cadre de vie des habitants, jouent un rôle social important avec les manifestations, et participent à l’envie de s’installer pour y vivre. Les rues, les places, les mails, les jardins, les champs de foire et les parcs publics sont autant d’éléments qualitatifs pour créer des centralités, relier les différentes parties du bourg ou encore créer des transitions bienvenues notamment avec les espaces agricoles. La place de la voiture demande à être alors bien réfléchie.

    Le charme de ces espaces publics réside aussi dans leur simplicité «  rurale  » utilisant des matériaux et des techniques locales, bien loin du «  tout bitume  ». Cela commence par l’aménagement des entrées de bourg, marquant le passage de la route à la rue, annonçant la qualité interne du village. L’aménagement d’une transition avec les champs (tour de village) permet d’améliorer le cadre de vie des habitants, d’éviter les confrontations difficiles avec l’activité agricole et de créer un espace de détente.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
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    • Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
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    • Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
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    • Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Planter pour éviter les îlots de chaleur. Gérer les mails existants qui ont une valeur patrimoniale pas toujours protégée.
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    • Mettre en valeur les vues dominantes dans les bourgs. Identifier et aménager des belvédères pour profiter du paysage : plateforme sobre, table d’orientation, mobilier discret … Soigner la qualité des premiers plans et des paysages en contre-bas.
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    • Eviter l’imperméabilisation systématique des sols. Favoriser l’infiltration directe lorsque cela est possible.
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    • Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
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    • Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
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    • Aménager des cheminements autour des villages en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
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    • Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg : place, avenue, mail, jardin public...
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    • Donner une place aux circulations douces.
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    • Préserver un maillage de chemins autour des villages. Instaurer des transitions avec les espaces forestiers ou agricoles.
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    Valoriser le patrimoine bâti et les formes urbaines historiques

    Les silhouettes des villages sont bien lisibles dans le Châtelleraudais, comme à Mirebeau implanté sur le coteau dominant la Plaine de Neuville, dont l’église forme un étendard. Le développement de leur périphérie reste à surveiller pour mettre en valeur leur site d’implantation. A l’échelle du bourg ou du village, la densité urbaine est soulignée par l’alignement sur rue des façades ou des murs, appuyant des formes urbaines groupées. La pierre calcaire et le tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol) se déclinent de multiples façons. Cette unité paysagère recèle également un patrimoine bâti monumental remarquable : château, donjon, enceinte fortifiée, ferme imposante, halle, pigeonnier, prieuré… Ces spécificités patrimoniales du Châtelleraudais nécessitent toute l’attention afin de les préserver et de les valoriser. Ils participent pleinement à l’attractivité de ce territoire.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Inventorier, préserver et réhabiliter le patrimoine ancien : calvaires, fermes, bâti villageois, religieux, moulins, château...
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    • Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
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    • Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
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    • Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
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    • Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
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    • Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
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    • Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
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    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs ainsi que leur densité. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    • Maitriser la qualité des développements bâtis qui s’étendent en périphérie et constituent la première image du bourg.
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    Affirmer la présence de l’eau

    Les paysages du Châtelleraudais se distinguent tout particulièrement par des vallées amples très lisibles, dont les versants offrent de nombreux panoramas. Cela est particulièrement prégnant et fort depuis les routes et les belvédères aménagés. Par contre, une partie des fonds de vallées offrent des paysages plus fermés, avec les boisements ou les peupleraies. Les ruisseaux et les rivières restent confidentiels et peu visibles. Il y a donc par endroits un enjeu de gestion de la végétation afin de conserver certaines vues. Le passage de l’eau dans l’urbanisation constitue aussi un atout. La présence d’un lavoir ou d’une source rappelle l’importance passée de la maitrise de l’eau et son usage domestique. On oublie bien trop souvent le cycle et les trajets de l’eau, fortement liés aux paysages et l’incidence de l’action de l’homme sur ce point. La mise en valeur de l’eau permet de renforcer la diversité et l’attractivité de ces paysages de grandes cultures. Ainsi toute occasion de la côtoyer, de la signaler ou de la mettre en valeur revêt une certaine importance. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame Verte et Bleue des liaisons écologiques, en lien avec l’érosion des sols et la qualité de l’eau.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Gérer et entretenir la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
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    • Favoriser les petites parcelles de prés et les haies aux abords ou dans les vallons pour créer une transition entre vallon et cultures.
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    • Ouvrir des vues depuis les routes. Ouvrir par endroits les abords des cours d’eau pour les rendre visibles dans le paysage.
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    • Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages, en respectant les milieux naturels.
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    • Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
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    • Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau, comme les lavoirs, les mettre en valeur par des aménagements simples.
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    • Préserver et gérer avec soin tous les circuits de l’eau traversant les cultures ou les bourgs. S’en servir comme support de cheminements.
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    • Gérer les peupleraies pour leur effet graphique. Eviter leur enfrichement.
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    • Conserver un cordon de prairies qui ouvre le paysage en fond de vallée le long de l’eau.
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    • Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte/Trame Bleue.
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    Valoriser la présence des boisements et l’accès aux forêts

    La présence arborée participe pleinement à la perception des paysages du Châtelleraudais. Les paysages agricoles et forestiers trouvent ici un équilibre qui constitue une des spécificités de cette unité paysagère. L’ampleur des vallées avec leurs coteaux boisés, les massifs forestiers et les bosquets, alternant avec les grandes cultures ou encore l’étendue de la végétation dans les fonds de vallées par la végétation entrainent ainsi plusieurs enjeux. Sur les coteaux, très lisibles, toute exploitation et replantation des boisements aura un impact fort. Au sein des grandes cultures, la préservation des bosquets participe à la diversité des vues et joue un rôle concernant l’érosion ou la biodiversité.

    L’accès aux boisements par les chemins ou les routes constiue également un enjeu. La qualité des lisières forestières est importante le long des routes et des chemins qui traversent les massifs et les donnent à voir. Dans les fonds, une trop grande extension des boisements ou des peupleraies refermeraient drastiquement les vues, limitant également la perception de l’eau.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Préserver les boisements au sein des cultures.
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    • Concilier propriété privée et accès public aux forêts. Conserver les accès et les chemins publics existants à travers les massifs boisés.
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    • Maintenir le petit parcellaire et la présence des haies aux abords des massifs forestiers pour faire des transitions paysagères.
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    • Animer les lisières le long des axes routiers et des chemins. Moduler les lisières pour apporter une diversité. Maintenir quelques arbres le long des routes lors des coupes. Mettre en valeur des arbres remarquables.
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    • Privilégier les boisements mixtes ou feuillus sur les lisières les plus visibles. Eviter de planter uniquement des conifères en lisière.
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    • Favoriser une gestion forestière en futaie jardinée avec la conservation de sujets âgés sur les parcelles communales ou domaniales.
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    • Limiter les coupes à blanc. Préserver des arbres et des bosquets afin d’amoindrir l’impact visuel de la coupe et d’assouplir la forme de la parcelle exploitée.
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    • Sur les coteaux des vallées, limiter les coupes à blanc et éviter d’intervenir sur des surfaces trop importantes. Eviter l’irruption de la géométrie des lignes de plantations ou du parcellaire sur les versants. Eviter les plages d’exploitation en tranche verticale au profit de parcelles d’intervention horizontales sur les coteaux. Etre vigilant sur les effets paysagers de la gestion forestière des crêtes. Faire attention à “l’effet créneau” des coupes sur les crêtes.
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    • Dans les vallées, éviter de refermer ou de cloisonner le fond de vallée par les boisements.
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    • Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles : éviter les plantations à proximité de lieux clés comme les confluences, les bourgs, et les ponts.
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    • Fractionner les peupleraies pour éviter les effets d’écran continu. Conserver des fenêtres de vues.
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    Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

    Plusieurs axes importants aux tracés rectilignes (R725, RD 749) traversent le Châtelleraudais, centrés vers Châtellerault. L’autoroute A 10 borde cette unité paysagère, en limite de la vallée du Clain et celle de la Vienne. La LGV traverse également ces paysages du nord au sud. Ces grands axes routiers et ferroviaires sont les premiers vecteurs de découverte et de perception du paysage. Avec les itinéraires secondaires, ils constituent également le quotidien des habitants au fil de leurs déplacements. A chaque fois le passage d’une infrastructure conditionne des enjeux de composition harmonieuse avec le paysage traversé. La perception depuis l’axe (perception du paysage depuis l’infrastructure) mais aussi depuis l’extérieur (perception de l’infrastructure dans le paysage) méritent une réflexion pour mieux les qualifier.

    Les nombreuses voies en balcon, qui révèlent ici spécifiquement le paysage méritent d’être mises en valeur (ouverture des vues, aménagement d’aires d’arrêts, qualité des bas-côtés) et en particulier les itinéraires sur le coteau ouest du Châtelleraudais, compte tenu des vues en belvédère qu’ils offrent sur la Plaine de Neuville. Toutes les connexions (carrefours, entrées de bourg) et les ouvrages (pont, terrassements) demandent une mise en valeur paysagère. La maitrise des développements urbains le long des routes (zones d’activités, urbanisation résidentielle…) conditionne également la qualité des itinéraires et l’image des communes traversées. Les chemins qui parcourent ce territoire, parfois accompagnés de haies, sont un atout à préserver pour se promener. Aux abords des villages, les itinéraires doux sont à promouvoir pour la qualité du cadre de vie des habitants.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Mettre en place des chartes d’itinéraires. Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes (séquences paysagères, abords directs, contraste, point focal…) et la perception de la voie depuis le reste du territoire.
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    • Valoriser les événements jalonnant les parcours : carrefour, pont, arbre remarquable, point de vue…
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    • Conforter ou aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
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    • Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis.
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    • Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours.
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    • Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
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    • Encourager la politique d’installation de voies vertes. Accompagner les voies d’une mise en valeur paysagère.
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    • Retrouver des réseaux de chemins aux endroits essentiels du paysage : accès à l’eau, aux forêts…
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    • Préserver un maillage de chemins publics autour des villages et des bourgs.
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