Dynamiques et enjeux paysagers dans la Plaine de Neuville

    Dynamiques

    La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Cuhon et de Massognes.

    La Plaine de Neuville au XIXème siècle

    La carte d’Etat-major montre un territoire rural à l’habitat regroupé en hameaux et villages. Les fermes isolées restent l’exception. Une multitude de chemins permet de relier les différents hameaux et de desservir les parcelles.

    Tout le territoire est mis en culture, ne laissant que quelques rares bosquets (en vert). Dans les petites vallées (la Dive à Massogne, La Roche-Bourreau à Cuhon) les fonds sont en partie en prairies (en bleu clair). Au milieu des cultures, le vignoble (en gris) forme des ensembles de vignes importants.

    La Plaine de Neuville au milieu du XXème siècle

    Un petit parcellaire agricole en lanière

    La vue aérienne révèle un petit parcellaire agricole en lanières, adapté à la traction animale qui prévalait encore. Les parcelles sont de petite taille, comprises entre 0.1 et 1 ha.

    Le paysage est très ouvert. Des arbres fruitiers isolés ou parfois en ligne sont présents au sein des parcelles, même si commencent à apparaitre çà et là des secteurs où les parcelles sont un peu plus vastes et où les arbres ont disparus.

    La disparition des vignes

    Comme partout en France, la crise du phylloxéra a ravagé les vignobles à la fin du XIXème siècle. Une bonne partie des agriculteurs s’est alors détournée de la viticulture qui demandait des investissements importants pour reconstituer un vignoble résistant au parasite.

    Des vallées arborées

    Les fonds de vallée présentent un paysage agricole plus arboré formant un étroit cordon de prés bocagers, de bois humides. Quelques petites peupleraies commencent à apparaitre comme à Massognes.

    La Plaine de Neuville aujourd'hui

    La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des paysages.

    L’agrandissement parcellaire

    Le parcellaire agricole a considérablement évolué sous l’effet de la mécanisation et des remembrements. Les parcelles atteignent désormais régulièrement les 5 à 25 ha, certaines s’approchant des 40 ha. Cette évolution s’est faite aux dépends des arbres fruitiers qui ont quasiment disparus du parcellaire. Seuls quelques bosquets arborés subsistent par endroits.

    Des vignes qui ponctuent le parcellaire agricole

    Quelques parcelles de vigne apparaissent encore à l’ouest de Massognes, dans l’aire d’appellation AOC(Appellation d'origine contrôlée) du Haut-Poitou.

    Des vallées qui tendent à se refermer

    L’intensification agricole a simplifié le parcellaire, mais elle a également abandonné certaines terres moins fertiles ou humides. L’évolution de la vallée de la Dive reflète celle que l’on peut constater dans les autres vallées de la Plaine de Neuville : on peut ainsi constater l’épaississement des ripisylves le long de la Dive, la diminution des prairies au profit des bois et des peupleraies.

    Une urbanisation qui étire les villages

    Ce territoire rural n’a pas subi une forte urbanisation, sauf pour les communes les plus proches de Poitiers. Néanmoins, la forme urbaine des villages s’est modifiée avec l’ajout progressif de quelques maisons, d’un petit lotissement, de hangars agricoles ou de silos qui étirent la silhouette des villages ou ont reconnectés plusieurs hameaux.

    Enjeux paysagers

    Dans la Plaine de Neuville, les enjeux paysagers principaux sont liés au maintien d'une diversité paysagère dans le parcellaire agricole et à la mise en valeur de la présence de l'eau.

    Conserver une diversité dans le parcellaire agricole

    Les espaces agricoles constituent ici une des clés de lecture du paysage et participent à sa qualité. Les grandes étendues des champs sont rythmées par la variété des cultures à tous les stades de croissance. Elles déclinent toute une gamme de textures ou de couleurs par moment époustouflantes, comme pendant les floraisons des tournesols ou des colzas. Dans ces paysages très ouverts, les éléments verticaux offrent une ponctuation visuelle appréciable. Ils ont une grande importance dans le paysage en donnant des repères et en animant ces étendues monotones une partie de l’année. Les arbres isolés, les bosquets, les haies, les lisières et les ripisylves, modulent l’échelle du paysage. La présence d’une végétation arborée pérenne permet aussi de participer à la qualité environnementale de ce territoire. Les petits vergers ou les vignes apportent une touche de charme incontestable. La variété des tailles des parcelles, participe également à la diversité des paysages. Il est important de conserver une diversité de tailles de parcelles notamment autour des villages et des bourgs, ou encore aux abords des rivières.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Maintenir une diversité de taille de parcelles. Eviter les regroupements de parcelles trop importants.
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    • Encourager les rotations de cultures diversifiées.
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    • Favoriser la préservation des vignes et de petits vergers.
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    • Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
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    • Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles. Promouvoir l’agroforesterie.
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    • Cibler les actions de replantations sur les secteurs qui se sont le plus ouverts.
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    • Planter des haies ou des arbres d’essences locales aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
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    • Maintenir ou créer un réseau de chemins publics accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages.
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    • Planter des arbres ou des haies bocagères, d’essences locales le long des chemins.
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    • Planter sur les parcelles communales pour donner l’exemple.
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    • Préserver la végétation arborée dans les documents de planification.
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    Révéler la présence de l’eau

    De prime abord, la Plaine de Neuville n’apparaît pas comme un territoire où la présence de l’eau s’affiche avec force. Les petites vallées, très peu encaissées, qui traversent les grandes cultures, ne sont perceptibles que très localement. C’est bien souvent leur cordon de végétation (ripisylve et peupleraie) ou les haies bocagères résiduelles qui signalent leur présence. Par contre, une fois proche de la rivière, les ambiances ombragées et fraiches des vallées offrent un contraste saisissant avec celles des étendues cultivées. On saisit tout particulièrement l’importance de la rivière avec, par exemple, la petite vallée de la Dive, attractive et reconnue. Dans les villages, la présence d’un lavoir rappelle l’importance passée de la maitrise de l’eau. L’eau restant rare, toute occasion de la côtoyer est particulièrement importante. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques, en lien avec l’érosion des sols et la qualité de l’eau.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Conserver et gérer le cordon de végétation qui accompagne les petites vallées et leur abords, jouant un rôle de signal dans le paysage.
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    • Maintenir des ouvertures « naturelles », autre que les coupes de peupleraie, dans le fond de la vallée pour favoriser des ambiances attractives.
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    • Ouvrir des vues depuis les routes. Ouvrir par endroits les abords des cours d’eau pour les rendre visibles dans le paysage.
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    • Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages, en respectant les milieux naturels.
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    • Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau et le canal de la Dive.
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    • Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau, comme les lavoirs ou les écluses, les mettre en valeur par des aménagements simples.
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    • Gérer les peupleraies pour leur effet graphique. Eviter leur enfrichement.
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    • Favoriser les petites parcelles et les haies aux abords des vallées pour créer une transition. Maintenir un maillage de haies dans le marais de la Briande.
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    • Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte/Trame Bleue.
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    Porter une attention aux hangars et aux silos

    Le Plaine de Neuville est vouée en majeure partie à la grande culture. La dimension industrielle avec les très grandes parcelles est appuyée par la présence de hangars ou de silos qui ponctuent ce territoire. Ils forment des repères importants, bien visibles dans le paysage. Ces constructions participent à l’image de l’activité agricole et de son dynamisme. Elles se sont installées au fil du temps pour répondre aux évolutions techniques. Les préoccupations actuelles tendent à promouvoir une meilleure harmonie concernant leur inclusion dans le paysage. Leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que le soin apporté à l’aménagement de leurs abords (plantations, clôtures...), participent à une meilleure intégration de ces bâtiments imposants.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Eviter les implantations trop visibles des nouveaux bâtiments, en entrée de village ou en bord de route par exemple.
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    • Réfléchir à l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes des bâtiments.
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    • Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
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    • Aménager avec soin l’entrée des installations. Planter des arbres d’essences locales isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
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    • Planter aux abords des bâtiments et des silos pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte. L’objectif n’est pas de cacher mais d’accompagner.
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    • Planter les limites de parcelles environnantes pour créer une trame qui permet de mieux inclure les constructions.
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    • Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Maintenir un espace entre le bâti ancien des fermes et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.
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    Maitriser le développement urbain

    Dans ces paysages très ouverts, les silhouettes des bourgs ou des villages restent étonnamment discrètes, mais néanmoins certaines sont perceptibles de loin. Pourtant bourgs et villages jalonnent la plaine régulièrement, souvent à proximité des petites vallées. Le clocher émerge souvent du cordon arboré des vallées. Les villages sont accompagnés pour certains d’un petit parcellaire de prairie, de vergers ou de jardins qui tend à disparaître. L’évolution majeure concerne les développements périphériques : urbanisation linéaire le long des routes, couronne de maisons individuelles et de lotissements et bâtiments d’activités artisanales. Ces constructions constituent alors la première perception des villages et des bourgs, gommant les caractéristiques d’implantations plus anciennes. Ce phénomène est amplifié à proximité de Poitiers. Il est important d’améliorer les opérations existantes pour mieux les relier au centre du bourg. En parallèle, il est important de dynamiser le centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols. 
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    • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
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    • Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Permettre l’évolution du bâti ancien pour l’adapter aux usages actuels.
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    • Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal pour éviter les îlots de chaleur. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
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    • Encourager le renouvellement urbain en retrouvant une densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
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    • Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
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    • Conserver des coupures non-bâties entre les villages et les bourgs.
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    Mettre en valeur les espaces publics

    Après ces longues traversées agricoles finalement peu propices aux arrêts, l’arrêt sur une place de village devient précieux. Et si cette place offre un peu de fraicheur à l’ombre des arbres, au contact d’un patrimoine bâti remarquable ou d’un centre animé de commerces ou d’un marché, alors la halte peut se prolonger. Les espaces publics de qualité constituent le cadre de vie des habitants et participent à l’envie de s’installer pour y vivre. Les rues, les places, les mails, les jardins et les parcs publics sont autant d’éléments qualitatifs pour créer des centralités, relier les différentes parties du bourg ou encore créer des transitions bienvenues notamment avec les espaces agricoles. Leur charme réside aussi dans leur simplicité « rurale » utilisant des matériaux et des techniques locales, bien loin du « tout bitume ». Cela commence par l’aménagement des entrées de bourg, marquant le passage de la route à la rue, annonçant la qualité interne du village. L’aménagement d’une transition (tour de village) permet d’améliorer le cadre de vie des habitants, d’éviter les confrontations difficiles avec l’activité agricole et de créer un espace de détente, en complément des villages denses.

    Pistes d’actions envisageables : 

    • Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
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    • Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
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    • Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
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    • Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail).
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    • Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
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    • Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
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    • Aménager des cheminements autour des villages en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
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    • Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg et entre ces extensions.
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    • Donner une place aux circulations douces.
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    • Préserver un maillage de chemins autour des villages. Instaurer des transitions avec les espaces forestiers ou agricoles.
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    Valoriser le patrimoine bâti et les formes urbaines historiques

    Il est difficile de se rendre compte de l’intérêt patrimonial des villages et des bourgs depuis l’extérieur en raison de la platitude du relief et l’absence de site d’implantations ayant un caractère marqué. Mais force est de constater qu’une fois à l’intérieur de l’urbanisation ancienne on ne peut qu’être conquis par leur harmonie et leur qualité. Le calcaire est omniprésent dans les constructions. Il se dégage une impression de densité donné par les alignements sur rue des façades ou des murs des cours, appuyant les formes urbaines groupées. Et ceci même pour les villages offrant des pans de pierre remarquables. Le patrimoine bâti s’illustre aussi par des châteaux, dans ou hors des villages, ainsi que des édifices religieux et des constructions originales : pigeonnier imposant... Ces spécificités de la Plaine de Neuville, méritant pleinement leur découverte, appellent à recevoir toute l’attention afin de les préserver et les valoriser.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : calvaires, fermes, bâti villageois, religieux, château...
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    • Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
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    • Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
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    • Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
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    • Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
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    • Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
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    • Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
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    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs ainsi que leur densité. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    • Maitriser la qualité des développements et leur qualité qui s’étendent en périphérie et en constitue la première image. S’inspirer des formes historiques.
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    Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

    Les itinéraires routiers sont les premiers vecteurs de découverte et de perception du paysage. Ils constituent également le quotidien des habitants au fil de leurs déplacements. Dans la Plaine de Neuville, de nombreuses routes sont des axes de transit (RN 149, RD 18, RD 347). L’absence de relief et les très grandes ouvertures de ces paysages agricoles confèrent au réseau routier des particularités. Tout d’abord leur effet cinétique avec des déplacements rectilignes, où le ruban forme de longues perspectives. Puis le champ visuel portant loin vers l’horizon où peu d’obstacles s’interposent. Toute variation ou « évènement » prend ici d’autant plus d’importance. Il est donc intéressant d’en tirer parti pour jalonner les parcours. Ainsi les croisements sont l’occasion d’intégrer la présence de l’arbre pour signaler l’intersection, l’accompagner et favoriser une approche propice à la réorientation. Les accotements des voies et leur gestion (talus, végétation) conditionnent les vues et constituent ainsi un enjeu important. De même ces routes se prêtent magnifiquement aux plantations d’alignements qui accompagnent l’usager, apportent de l’ombre et régulent la vitesse. Certains itinéraires en bénéficient déjà. Ces plantations annoncent aussi de loin le passage d’une voie. Toutes les connexions aux villages et aux bourgs (entrée, traversée) méritent un travail de mise en valeur paysagère. La maitrise des développements urbains le long des routes (zones d’activités, urbanisation résidentielle…) conditionne également la qualité des itinéraires et l’image des communes traversées. Aux abords de villages, les itinéraires doux sont à promouvoir pour la qualité du cadre de vie des habitants.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Mettre en place des chartes d’itinéraires. Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes (séquences paysagères, abords directs, contraste, point focal…). 
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    • Valoriser les événements jalonnant les parcours : carrefour, pont, arbre remarquable…
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    • Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Planter et mettre en valeur un ou plusieurs arbres remarquables, signalant l’intersection. Planter une ligne d’arbres formant la lisière autour du grand carrefour. 
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    • Conforter ou aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
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    • Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des dépendances vertes et des alignements d’arbres.
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    • Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours.
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    • Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
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    • Poursuivre la politique d’installation de voies vertes. Accompagner les voies d’une mise en valeur paysagère.
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    • Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : accès à l’eau, forêt… 
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    • Préserver un maillage de chemins publics autour des villages et des bourgs.
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    Maitriser le déploiement des parcs éoliens 

    Les éoliennes font leur apparition dans la Plaine de Neuville apportant un changement important dans la perception du paysage. Leur couleur claire, les mâts de bonne hauteur ou encore leur éclairage nocturne les rendent très visibles. La vaste échelle du paysage, les horizons lointains et le relief plat doivent être pris en compte dans la décision d’implanter des parcs éoliens. En effet ce type de projet se base, non pas sur une intégration qui chercherait à masquer, mais comme sur la composition d’un nouveau paysage où les éoliennes sont un élément à part entière. Il est essentiel de déterminer la capacité de la Plaine de Neuville à accepter le développement éolien. Les questions de répartition sur l’unité paysagère (secteurs à privilégier), de densité des parcs (distance entre parcs, saturation), de taille des parcs (effet d’ensemble, mitage), de dominance par rapport aux villages et aux bourgs, des covisibilités, la préservation de secteurs ou des lieux plus intimes comme les vallées, doivent être étudiées. A l’échelle des projets, l’implantation des éoliennes au sein d’un même parc et leur composition avec le paysage, la position des parcs par rapport aux axes routiers, constituent autant de points à investiguer pour la réussite d’implantation de parcs éoliens au regard du paysage.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Etablir des schémas départementaux et intercommunaux, étudiant les conditions d’implantations des parcs et leur conséquence dans le paysage. Définir la sensibilité de l’unité au regard de l’éolien et les bases de réflexions à avoir.
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    • Bien étudier l’impact paysager ou patrimonial des parcs. Composer avec les lignes de forces.
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    • Prévoir pour les parcs : les densités, les tailles, la répartition dans l’unité, la composition…
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    • Observer une grande vigilance vis à vis des covisibilités et des effets de dominance par rapport aux villages et aux bourgs.
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    • Inclure dans les documents d’urbanisme les choix résultant de la réflexion et de l’étude.
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    • Prévoir les conséquences du choix d’implantation des postes sources qui conditionnent l’implantation des futurs parcs.
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    • Adapter le projet au site pour une implantation harmonieuse. Réfléchir à toutes les échelles, des vues les plus lointaines aux abords directs, pour caler au mieux le projet. 
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    • Evaluer l’impact visuel des projets, notamment vis à vis des sites touristiques ou des sites bénéficiant d’une protection. 
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    • Réfléchir aux discontinuités des parcs pour éviter l’effet de masse. A l’inverse, veiller aux effets de mitage trop important par de nombreux petits parcs.
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    • Intégrer les équipements connexes : transformateur, chemin d’accès…
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    • Recomposer les trames du paysage en place une fois le parc implanté.
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    Préserver la diversité de la forêt de Scévolles et ses accès

    La forêt de Scévolles, à l’amont de la vallée de la Briande, s’étend largement au pied du coteau du Loudunais, limitant la Plaine de Neuville. Elle forme depuis ces hauts une grande nappe arborée qui contraste avec la plaine. Elle offre des ambiances fraiches et très complémentaires des  paysages ouverts en culture. Même si la majeure partie n’est pas accessible en raison de son caractère privé, elle est traversée par plusieurs routes dont les abords et les lisières participent à la perception de ces paysages forestiers. La grande clairière de Guesnes et ses prairies constituent une enclave unique dans la forêt. Les abords de cette forêt constituent également tout un paysage intime bien plus imbriqué (boisement, prairie, petites parcelles…). Cette périphérie offre ainsi un paysage de transition à une autre échelle par rapport  au reste de la Plaine qui présente ainsi un intérêt paysager.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Aménager avec soin les aires d’accès aux parties publiques de la forêt.
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    • Renforcer la présence des chemins agricoles publics sur toute la périphérie du massif.
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    • Maintenir le petit parcellaire des abords de la forêt et la présence des haies.
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    • Conserver des ouvertures en prairies (clairières) et les paysages imbriqués (agriculture/boisement).
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    • Favoriser la perception de la Briande et son côtoiement.
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    • Maitriser le développement urbain de Guesnes au sein de l’espace limité de la clairière.
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    • Maitriser les peupleraies pour éviter les effets de fermeture le long de la Briande.
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    • Concilier propriété privée et accès public aux forêts.
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    • Privilégier les boisements feuillus sur les lisières les plus visibles. Varier les essences sur les premiers rangs, en utilisant la palette végétale locale. 
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    • Animer les lisières le long des axes routiers. Moduler les lisières pour apporter une diversité.
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    • Retrouver ou maintenir une diversité dans la couverture forestière. 
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    • Mettre en place une forêt jardinée avec la conservation de sujets âgés sur les parcelles communales ou domaniales.
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