Portrait du Loudunais
Limites
Au nord
Le relief s’affirme et s’élève avant le passage à la vallée de la Vienne. La côte viticole se prolonge vers le Saumurois angevin.
Au sud et à l’ouest
Le coteau qui forme la marche sud du Loudunais est une limite franche, dominant la Plaine de Neuville et au nord-ouest la vallée de la Dive.
Au sud-est
Les amples vallées du Châtelleraudais s’affirment, avec plus particulièrement le fond boisé de la vallée de la Mable qui marque la fin du Loudunais.
Portrait sensible
Un coteau en belvédère au sud et à l’ouest
Toute la partie sud-ouest du Loudunais est bordée d’un coteau qui forme une longue marche. Sa hauteur varie, mais même aux endroits les moins hauts l’effet est saisissant. Ce relief fait bien partie du Loudunais, mais il met également en valeur la Plaine de Neuville en contre-bas, par une perception dominante où la vue semble porter à l’infini. Ces situations en belvédère révèlent les parcelles géométriques contrastant au fil des saisons, l’étendue de la forêt de Scevolles, le tracé de la Dive au nord…. Ce coteau forme aussi une véritable rupture vers un autre paysage. Des villages et des châteaux s’y sont installés et offrent de nombreux belvédères. La vigne apporte son côté graphique sur les pentes, dominées par les sommets boisés. La RD 347 venant de Poitiers révèle le relief après avoir franchi le fond de la vallée de la Briande.
Des horizons amples et variables
Le relief général du Loudunais présente peu d’amplitude en hauteur. Mais de larges ondulations, aux formes étirées, donnent tout de même des situations en belvédère avec de larges panoramas aux vues portants très loin. Ainsi l’horizon, bien que tendu, présente une certaine dynamique avec des plans successifs sur lesquels le regard rebondit. Ailleurs, l’horizontalité de certains plateaux change l’échelle avec une perception d’infini, où le regard glisse et porte loin. Bosquets et arbres isolés ponctuent ces étendues, formant autant des petits repères bienvenus. Les boisements forment une partie des horizons. Ponctuellement, ils peuvent également restreindre les vues, tout en laissant le regard se faufiler, redonnant alors une certaine intimité au paysage.
Un paysage de grandes cultures avec une certaine diversité
Le paysage offre dans cette unité une certaine diversité malgré la présence des grandes cultures qui, par leur étendue et la grande taille des parcelles, tendent à uniformiser les perceptions. Boisements et bosquets montrent des lisières nettes qui contrastent avec les ouvertures. Les vignes et les cultures de melon, apportent une tonalité très graphique, donnant la sensation d’un paysage maitrisé et soigné où rien n’est laissé au hasard. Les fermes isolées dispersées ponctuent le plateau.
Par contre, la présence de l’eau reste parcimonieuse, voir discrète, son réseau est peu développé. Elle n’est signalée que par un vallon évasé ou des terrains presque plats. Mais les rivières révèlent sur certains linéaires d’autres ambiances plus feutrées et intimistes, accompagnées d’un cordon de végétation plus ou moins épais. Par endroit le passage du ruisseau prend la forme d’un simple fossé se fondant aux étendues ouvertes des cultures.
Un territoire à l’habitat bien lisible
Dans ces paysages étirés, les silhouettes des bourgs et des villages se dévoilent ou sont bien visibles lors de leur approche. Le clocher pointu sert de repère. A Loudun, le système routier convergent en étoile propose ainsi de longues perspectives, avec pour certaines l’église en point de mire. Cette ville-centre apparaît sur son léger promontoire, dominée par la silhouette de son donjon. Loudun est également perceptible de très loin, mais de façon fugace, en venant du nord du département depuis la ligne de relief au sud de Fontevraud. Ailleurs on retrouve ces longues routes droites qui révèlent les ondulations du plateau et le passage des petits cours d’eau discrets. Les hameaux et les fermes isolées assez nombreuses sur certains secteurs sont disséminés à travers le Loudunais. Elles offrent pour certaines des porches et des cours entourées de bâtiments d’exploitations. Les villages se succèdent également régulièrement. Certains offrent des situations remarquables en belvédère sur le coteau sud dominant la Plaine de Neuville. Des châteaux, accompagnés de leur domaine viticole ou non, parfois clos de murs, révèlent l’opulence historique du Loudunais. Les développements bâtis plus récents apparaissent peu. Ce bâti ancien de différentes formes, jalonnant ce territoire lui donne une tonalité habitée, voire préservée. Le Loudunais semble ainsi un peu à l’écart, entre Poitiers et l’Anjou.
Sous unité : le vignoble Saumurois
La partie nord-ouest du Loudunais prend une autre tonalité qui la distingue du reste de l’unité. Il y a tout d’abord la présence de la vigne qui anime les pentes et caractérise en premier lieu son identité. Les rangs graphiques, bien ordonnés en petites parcelles, qui se répètent, donnent l’image d’un petit vignoble bien lisible. Les coteaux viticoles situés dans le sud de la sous unité se distinguent particulièrement par l’alliance remarquable avec des vues en belvédère sur la Plaine de Neuville et la Dive. La vigne anime également les abords des villages. La présence de châteaux et de leur domaine viticole, clos de mur ou non, apporte un certain cachet. La vigne compose avec les cultures, des fruitiers (amandiers, noyers) et bien sûr la forêt participe au tableau en arrière plan. Celle-ci forme de petits massifs forestiers plus étendus que dans le reste du Loudunais avec une certaine parité avec les espaces ouverts. Elle chapote les hauts au-dessus des vignes, mais s’étend également largement dans les fonds plus humides, délaissés par les cultures. Une plus grande intimité apparaît de place en place. D’autres châteaux se sont implantés non loin de la forêt avec douves et chapelle.
Les éléments du paysage
La vigne
Le vignoble revêt de nombreuses tonalités au fil des saisons, offrant des ambiances intimes en patchwork avec les bois et les cultures. Son graphisme confère au paysage un côté jardiné, soulignant la main de l’homme et un savoir-faire gastronomique. Pour en savoir plus lire "Le vignoble de la Vienne"
Le champ de melon
Ces cultures maraichères donnent une tonalité jardinée, que l’on ne s’attend pas toujours à trouver ici. Leur présence renforce la diversité du paysage et offre d’autres graphismes. C’est une autre échelle de production qui nuance les grandes cultures.
L’arbre isolé
Il forme une ponctuation dans les grandes cultures, le long des routes ou accompagne les rangs de vignes. Son isolement lui confère finalement une identité plus forte, presque humaine suivant sa forme libre qui s’exprime. Ce sont généralement des fruitiers, noyers ou amandiers.
Les silos et les hangars
Corollaires des grandes cultures, ces structures se dressent et forment des repères. Leurs silhouettes, témoins d’une agriculture intensive, participent à l’image de ces vastes étendues cultivées. Pour en savoir plus lire "Les silos agricoles , silhouettes monumentales"
Les fermes isolées
Plus fréquentes que dans la Plaine de Neuville, les fermes du Loudunais se regroupent en hameau mais se dispersent aussi en situation isolée. Elles ponctuent les étendues, jalonnent le paysage, et participent à la tonalité « habitée » du Loudunais.
Le moulin à vent
Il constitue le rappel d’un autre temps, mais aussi que les cultures céréalières s’étendent dans ces paysages depuis longtemps. Implantés en hauteur en bord de coteau, de larges panoramas s’ouvrent à leurs pieds. Pour en savoir plus lire "Lieu particulier : le moulin de Puy d'Ardanne".
La route rectiligne ondulante
Elle ouvre de longues perspectives et révèle les amples ondulations de relief par son ruban qui épouse le sol. Le réseau en étoile menant à Loudun en est un bon exemple.
Le point de vue
Depuis les hauts des amples ondulations du relief, dans un village, ou depuis le coteau sud du Loudunais, de larges panoramas donnent au paysage une grande profondeur. C’est l’occasion d’une halte pour contempler la vue, plusieurs belvédères ayant ainsi été aménagés.
Le calvaire
C’est un petit monument qui était autrefois positionné pour accompagner les voyageurs et baliser les trajets. En pierre ou en bois, parfois accompagné d’arbres, il jalonne encore les routes.
Le château
Certains sont liés aux vignes et forment alors un domaine. D’autres composent avec l’eau et un domaine forestier. En belvédère depuis un coteau ou plus discrets, adossés à un bois, ils constituent à chaque fois un évènement.
Le village sur le coteau
Ces villages ponctuent le coteau sud en balcon sur la plaine, offrant depuis leurs abords de vastes panoramas. Plus à l’intérieur du Loudunais, d’autres, même s’ils restent proches d’un ruisseau, se sont un peu élevés sur les hauts. Leur clocher émerge comme point de repère.
Le village troglodytique
Sur ces terres de tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol), les villages ont trouvé le matériau pour leur construction sur place. Les carrières creusées dans la roche sont devenues des habitations, des abris, des caves, des champignonnières… Les villages notamment, dans le vignoble saumurois, présentent ainsi des prolongements souterrains dont les entrées apparaissent de façon récurrente.
La place
Conservant une certaine simplicité dans ses aménagements, elle forme un espace central dans le village, souvent planté d’arbres. Elle constitue un espace public valorisant pour l’image du village, une halte après les étendues ouvertes des cultures.
Le dolmen, le menhir, l’allée couverte
C’est toujours une rencontre étonnante après les avoir recherchés et trouvés à travers les champs. Ils fascinent et leur permanence interroge dans ces paysages modernes de grandes cultures.