La vallée de la Dive
Au nord-ouest de la Vienne, la vallée de la Dive borde et traverse en partie la Plaine de Neuville, vouée aux grandes cultures. Tout comme d’autres cours d’eau au sein de la plaine, la présence de l’eau forme une pause fraiche et intime. Plusieurs villages ou bourgs jalonnent son parcours. L’eau se retrouve sous de nombreuses formes, libre ou canalisée, avec des ouvrages témoignant de son passé de voie navigable. Cette vallée ombragée, avec ses marais et ses peupleraies, a un pouvoir attractif incitant à la visite au fil des chemins.
Un cordon arboré à travers la plaine
Au nord-ouest de la Vienne, l’entrée dans le département est matérialisée par une longue frontière arborée. Dans un premier temps il reste difficile de comprendre que l’on est en présence d’une vallée. La déclivité reste faible et peu perceptible. La Dive, accompagnée de sa ripisylve et de peupleraies, affirme ainsi la limite entre les départements de la Vienne, du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres. Ce tracé rectiligne intrigue avec la présence de l’eau sous les frondaisons.
Une vallée qui s’élargit au fil de son parcours
De l’amont à l’aval, l’étendue de la vallée s’élargit avec des marais, des tourbières et des peupleraies. Au fil de son parcours, la Dive côtoie ou traverse des villages, implantés à l’origine pour la ressource en eau ou encore la force motrice, voire le transport. L’eau compose alors avec les habitations et les espaces publics. Le fond de la vallée à l’aval se transforme en un véritable dédale au sein de plantations denses de peupliers ou d’une végétation plus naturelle.
Une eau et des ouvrages qui offrent de nombreux visages
La présence de l’eau prend de multiple forme, libre ou maitrisée. La Dive est canalisée en aval de Pas-de-Jeu. Un chemin, autrefois de halage suit ses berges, permettant une promenade aisée en bord de rivière. Plusieurs ouvrages (écluse, vanne, pont) témoignent de la maitrise de l’eau constituent autant de points d’intérêts de place en place.
Le canal de la Dive
À partir du XVIIe siècle, la France se dota d'une série de canaux destinés à permettre aux produits agricoles de régions enclavées d'approvisionner les villes. La canalisation de la Dive s'inscrit dans ce mouvement. Le projet était ambitieux : il s'agissait de canaliser la rivière dans la perspective d'une liaison future avec la Charente et le sud de la France. La Compagnie du canal de la Dive à l'origine de sa construction fut créée par Augustin de la Faye. Les travaux débutèrent en 1777, peu avant la Révolution, et ne furent terminés qu'en 1834.
Les plaines du Loudunais et du Mirebalais, où s’étale la rivière de la Dive, étaient de riches terres céréalières, mais manquant de débouchés. Le canal de la Dive sera censé accueillir les moulins de la région et assurer le transport des céréales, de la farine mais aussi du vin dont la production était assurée sur tout le coteau de la Dive entre Ranton et Berrie. La tourbe, extraite des zones marécageuses bordant la Dive, était également transportée par le canal.
Le canal était longé d’un chemin de halage d’où les chevaux tiraient des péniches et des radeaux remplis de marchandises. Cependant, des problèmes apparurent rapidement et le canal ne fut jamais vraiment rentable. L'arrivée du chemin de fer dans les années 1870 lui donna le coup de grâce, et toute navigation fut abandonnée.
Actuellement, la Dive reste canalisée, et de nombreux ouvrages de l'époque subsistent. Le canal de la Dive s'étend depuis Pas-de-Jeu (entre Thouars et Loudun), à la limite des départements de la Vienne et des Deux-Sèvres, jusqu’à St-Florent, en Maine-et-Loire. Sa longueur est de 28 kilomètres, à quoi il faut ajouter les 12 kilomètres du Thouet inférieur qui prolongent la voie d'eau jusqu'à la Loire.
Le charme d’une vallée ombragée
Constituant un havre de paix intime et frais, attractif dans un paysage ouvert de grandes cultures, la vallée de la Dive offre un dédale arborée très apprécié. Elle fait l’objet d’une mise en valeur par des parcours valorisant son patrimoine hydraulique, ses paysages et ses particularités environnementales. Même depuis l’extérieur de la vallée, des belvédères sont aménagés mettant en scène de loin la vallée de la Dive. Un projet de valorisation du canal est à l’étude.