Dynamiques et enjeux paysagers dans les Terres de Brandes

    Dynamiques

    La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de St-Julien-l'Ars et de Jardres.

    Les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) au XIXème siècle

    Les brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) qui ont données leur nom à ce territoire étaient des landes qui occupaient des sols très pauvres. Au XIXème siècle, de nouvelles techniques de travail du sol et d’amendement ont permis leur mise en culture.

    La carte d’Etat-major montre un territoire rural où l’on distingue de nombreuses parcelles de vignes (en gris) et des bois (vert pâle), disséminés au milieu des champs (en beige).

    L’habitat est dispersé sous forme de fermes isolées, de hameaux et de petits villages. Au centre, la route royale, rejoignant Poitiers, forme un axe rectiligne qui contraste avec les petites routes et chemins qui sillonnent le plateau et relient les fermes. Le village de St-Julien reste modeste, simple agglomérat de maisons au carrefour de plusieurs routes.

    Les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) au milieu du XXème siècle

    La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

    Un petit parcellaire en lanières ponctué de fruitiers

    Le parcellaire agricole est formé de petits champs aux formes allongées adaptées à la traction animale. Les superficies des parcelles sont réduites, comprises entre 0,5 et 2 ha en moyenne. Quelques haies et surtout de nombreux arbres fruitiers, isolés ou en ligne, accompagnent les parcelles.

    Les grands axes

    La photo aérienne révèle la plantation d’un jeune alignement d’arbres le long de la route nationale, sur plus de 5,5 km de longueur à l’ouest de St-Julien.

    La voie ferrée a été mise en service en 1883, elle reliait la gare de Mignaloux-Nouaillé à Chauvigny. Le service voyageur cessera après la seconde guerre mondiale. La ligne dessert encore les silos de Jardres. Autour des gares de Jardres et de St-Julien, des constructions se construisent progressivement.

    Les châteaux et leurs parcs

    Plusieurs châteaux accompagnés de leur parc boisé et agricole apparaissent : Coudavid à St-Julien, l’Epinoux à Jardres. Ces domaines structurent le territoire avec leurs bois et leurs allées.

    Le bourg de St-Julien s’étend

    La photo aérienne révèle l’accroissement important du bourg de St-Julien qui s’étire le long de la route nationale et des rues perpendiculaires. La commune n’est qu’à 12 km du centre de Poitiers et a bénéficié d’une desserte par la gare ce qui a favorisé son développement.

    Les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) aujourd'hui

    Plusieurs évolutions des paysages apparaissent sur la photographie aérienne contemporaine.

    L’agrandissement parcellaire

    Avec la mécanisation et les remembrements, le parcellaire agricole a changé d’échelle. Les petites parcelles ont été réunies pour former de vastes champs dont les superficies varient de 5 à 25 ha.

    La raréfaction des arbres isolés ou alignés

    Dans les parcelles, les arbres fruitiers ont quasiment disparus, de même qu’une bonne partie des quelques haies autrefois présentes.

    Le long de la route nationale, devenue RD 951, les alignements d’arbres ont considérablement réduits, ils n’occupent plus qu’un faible linéaire d’environ 900 m.

    L’étalement urbain

    La pression foncière liée à la proximité de l’agglomération poitevine s’est faire sentir sur le territoire. St-Julien-l’Ars s’étire désormais sur plus de 3 km du nord au sud et sur 2 km le long de la RD 951. Les coupures d’urbanisation avec les communes voisines de Sèvres-Auxaumont et de Savigny-Lévescault sont désormais à peine d’un kilomètre. L’absence de centralité affirmée et l’étalement pavillonnaire confère aux communes un caractère périurbain peu qualitatif.

    Enjeux paysagers

    Dans les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.), les enjeux paysagers principaux sont liés à la mutation du parcellaire agricole et au maintien de la présence arborée.

    Allier mutation du parcellaire agricole et maintien de la présence arborée

    Les champs offrent au fil des saisons une succession de textures et de couleurs. Ils sont accompagnés d’une présence arborée intermittente, qui cadre les vues et anime les parcelles. Celle-ci varie au fil de l’unité paysagère. La partie centrale est la plus ouverte. La partie sud, au contact du Bocage Montmorillonnais, possède un maillage de haies plus régulier. Au nord, on constate une présence arborée plus ténue. Les arbres isolés, les bosquets, les haies et les lisières modulent l’échelle du paysage. Outre son intérêt paysager, la présence d’une végétation arborée pérenne participe également à la qualité environnementale de ce territoire (érosion, biodiversité, cycle de l’eau, qualité des sols…). Des étendues trop «  nues  » restent monotones. Même si historiquement la présence des haies était ici moins importante que dans les Terres Rouges, elles constituent un élément identitaire fort. Si on n’y prend garde, petit à petit ces structures végétales risquent de disparaître. L’agrandissement des parcelles et l’absence de renouvellement des arbres y sont pour beaucoup. La variété de taille des parcelles participe également à la diversité de ces paysages. La présence d’un petit parcellaire forme ainsi une transition paysagère  autour des villages et des bourgs, aux abords des vallées et des rivières et aussi de la forêt. L’enjeu est de trouver un équilibre entre les grandes parcelles de cultures et la présence de  l’arbre et des haies pour conserver un paysage ayant une certaine diversité.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Maintenir une diversité de taille de parcelles. Eviter les regroupements de parcelles trop importants.
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    • Encourager les rotations de cultures diversifiées.
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    • Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
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    • Préserver et renouveler les arbres et les haies qui accompagnent les parcelles. Promouvoir l’agroforesterie. Promouvoir et aider financièrement la replantation des haies.
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    • Cibler les actions de replantations sur les secteurs qui se sont le plus ouverts.
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    • Planter des haies ou des arbres d’essences locales aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
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    • Maintenir ou créer un réseau de chemins publics accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages. Planter des arbres ou des haies bocagères, d’essences locales le long des chemins.
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    • Planter sur les parcelles communales pour donner l’exemple.
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    • Préserver la végétation arborée dans les documents de planification.
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    • Utiliser la politique Trame verte-Trame bleue pour préserver le bocage et cibler les actions.
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    • Développer la filière bois-énergie pour donner une reconnaissance économique au bocage, favorisant ainsi la gestion et le renouvellement du bocage.
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    Renforcer la lisibilité des vallées et des rivières

    Les vallées des Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) offrent de multiples profils, formant de petits vallons localisés et intimes jusqu’à des vallées plus évasées et ouvertes. La présence des boisements aux abords des coteaux, sur les versants ou dans les fonds, conditionne également la perception. Ces reliefs, en creux sur le plateau, constituent de forts contrastes qui animent les paysages. Il y a un véritable enjeu de lisibilité des vallées depuis les hauts. Cela s’illustre notamment par la mise en valeur des situations en belvédère depuis les coteaux qui donnent à voir la topographie avec une certaine ampleur, des vues sur les silhouettes des villages inscrits dans les vallées, de la vision sur la boucle d’un méandre ou d’un éperon. Il est également important de conserver depuis le fond de vallée la présence d’ouvertures et de vues depuis les routes et les chemins. Toute occasion de révéler les mouvements de reliefs, le contraste du fond et des coteaux ou des vues sur la rivière participent à offrir un paysage singulier.

    Le cours d’eau constitue un fil conducteur essentiel du point de vue du paysage. L’eau revêt un pouvoir d’attraction fort et participe à la qualité des lieux. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approcher de l’eau est riche de potentiel, notamment lorsque les rivières côtoient les villages. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des prairies et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. La démarche Trame verte / Trame Bleue, avec un travail sur les liaisons écologiques, viendront appuyer ces mises en valeurs paysagères.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Conserver et mettre en valeur des points de vue sur la vallée depuis les coteaux. Ouvrir des vues sur la vallée depuis les routes.
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    • Maintenir des vues transversales à la vallée (covisibilité des versants).
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    • Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
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    • Eviter une trop grande fermeture visuelle des versants sur de longs linéaires. Maitriser l’impact de l’exploitation forestière des coteaux. Encourager les ouvertures visuelles en crête, sur les pentes et dans les fonds.
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    • Mettre en scène les sites d’implantation villageoise dans la vallée. Maitriser les extensions urbaines sur les crêtes et les coteaux. Mettre en valeur les sites historiques, notamment urbains, liés au relief de la vallée et au passage de la rivière.
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    • Gérer et entretenir la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
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    • Gérer la végétation pour voir l’eau, notamment aux abords des ponts, des routes et des villages.
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    • Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles. Eviter les plantations  de peuplier à proximité des confluences, des bourgs et des ponts.
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    • Conserver un cordon de prairies qui ouvre le paysage en fond de vallée le long de l’eau.
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    • Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau  à proximité des villages. Créer des aires de stationnement sobres et discrètes.
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    • Mettre en valeur les petits ouvrages et le patrimoine liés à l’eau : pont, lavoir, fontaine…
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    • Aménager des espaces publics en bord d’eau dans les villages et les bourgs : cheminement, jardin, place…
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    • Gérer avec soin tous les circuits de l’eau traversant les cultures.
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    Maitriser et restructurer l’urbanisation

    Dans ces paysages ouverts à semi ouverts, les villages et les bourgs présentent une certaine visibilité, et en particulier de leur périphérie. La proximité des agglomérations de Châtellerault et de Poitiers, et la desserte aisée par les axes des vallées de la Vienne et du Clain, ont induit un certain développement urbain. Celui-ci s’est effectué par des extensions urbaines en périphérie des bourgs, avec une urbanisation linéaire le long des routes, des couronnes de maisons individuelles et de lotissements, ou encore des bâtiments d’activités artisanales. Ces constructions constituent alors la première perception des villages et des bourgs, gommant les caractéristiques d’implantations plus anciennes. Aujourd’hui, se présentent donc à la fois des enjeux de requalification de l’existant et d’amélioration des futurs développements. La vigilance doit rester forte quant à la localisation des développements bâtis sur les périphéries et les entrées. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre-bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation. En parallèle, il est important de dynamiser le centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants qui peuvent être particulièrement visibles. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    • Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
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    • Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
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    • Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Permettre l’évolution du bâti ancien pour l’adapter aux usages actuels.
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    • Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal pour éviter les îlots de chaleur. 
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    • Encourager le renouvellement urbain en retrouvant une densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
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    • Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
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    • Conserver des coupures non-bâties entre les villages et les bourgs.
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    • Aménager les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
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    • Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Maîtriser la publicité et les enseignes. Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues. Veiller à la qualité des nouveaux projets d’implantations.
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    Valoriser le patrimoine bâti et les formes urbaines historiques

    Les implantations urbaines anciennes ponctuent régulièrement l’ensemble de cette unité paysagère. Elles présentent en grande partie des formes simples «  à la croisée des chemins  ». Certaines s’étendent sur des versants ou en crête des larges ondulations, leur conférant une certaine visibilité. Les bourgs implantés dans ou au bord des vallées, comme Gençay, sont plus pittoresques avec leurs châteaux et le passage de la rivière en faire valoir. Les matériaux y expriment une certaine diversité : ardoise, terre cuite, tuffeau(Craie poreuse à grain fin. Le terme peut désigner la roche, la pierre de construction, parfois le sol), calcaire… Ces formes urbaines ont en commun une certaine densité et l’alignement sur la rue. Il est intéressant de respecter, et conserver le caractère simple, mais tout en nuances, de ces implantations et de mieux révéler ainsi leur particularités.

    A cela s’ajoute à travers l’unité la présence d’un patrimoine bâti expressif, notamment avec le patrimoine médiéval. Château, enceinte castrale, église romane, abbaye, lanterne, halle… font partie des découvertes. A l’échelle du bourg, des alignements, ou des ensembles de façades, avec des maisons anciennes sont remarquables. Ces nombreux attraits architecturaux méritent donc une grande attention pour les préserver et les valoriser. Ils constituent autant de points qui, par touches successives, participent au charme de la découverte des Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.).

    Pistes d’actions envisageables :

    • Inventorier, préserver et réhabiliter le patrimoine ancien : calvaires, fermes, bâti villageois, religieux, moulins, château...
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    • Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
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    • Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
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    • Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
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    • Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
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    • Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
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    • Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
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    • Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs ainsi que leur densité. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
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    • Maitriser la qualité des développements bâtis qui s’étendent en périphérie et constituent la première image du bourg.
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    Mettre en valeur les espaces publics

    Les espaces publics des Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) s’illustrent par une certaine diversité, liée en partie aux différents types d’implantation des villages et des bourgs. Les places constituent les espaces publics les plus marquants et expriment une diversité de formes et d’emplacement : croisée des routes, esplanades, parvis…. Elles sont fréquemment plantées de tilleuls, qui se déclinent en mail ou alignement, formant un patrimoine arboré dans le village. Dans les bourgs de vallée, le passage de la rivière génère des promenades «  naturelles  » non loin des centres urbains.

    Les espaces publics de qualité constituent le cadre de vie des habitants, jouent un rôle social important avec les manifestations, et participent à l’envie de s’installer pour y vivre. Les rues, les places, les mails, les jardins, les champs de foire et les parcs publics sont autant d’éléments qualitatifs pour créer des centralités, relier les différentes parties du bourg ou encore créer des transitions bienvenues notamment avec les espaces agricoles. Ils participent aussi à recréer des liens avec les développements urbains périphériques coupés du centre historique. Le charme de ces espaces publics réside aussi dans leur simplicité «  rurale  » utilisant des matériaux et des techniques locales, bien loin du «  tout bitume  ». La place de la voiture et des circulations douces méritent également d’être réfléchies avec attention.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
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    • Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
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    • Porter une attention particulière aux espaces publics en lien avec la rivière : promenade, terrasse, parapet, berges plus naturelles…
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    • Mettre en valeur les espaces publics en belvédère sur les vallées. Gérer la végétation pour conserver les vues.
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    • Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
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    • Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Planter pour éviter les îlots de chaleur.
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    • Eviter l’imperméabilisation systématique des sols. Favoriser l’infiltration directe lorsque cela est possible.
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    • Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
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    • Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
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    • Aménager des cheminements autour des villages en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
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    • Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg : place, avenue, mail, jardin public...
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    • Donner une place aux circulations douces.
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    • Préserver un maillage de chemins autour des villages. Instaurer des transitions avec les espaces forestiers ou agricoles.
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    Porter une attention aux hangars et aux silos

    De nombreux hangars, mais aussi des silos, de toutes les tailles, ponctuent les grandes étendues cultivées. Le regroupement des exploitations, l’intensification des moyens de production ont entrainé une évolution des structures d’exploitations. Les hangars et les silos plus modernes, utilisant des matériaux métalliques clairs, voire réfléchissants, ont vu ainsi le jour. Ces installations, très visibles dans le paysage, forment des repères importants. Elles prennent place de façon isolée ou en accompagnant les fermes. Le bocage intermittent compose avec elles pour en moduler la perception. Ces bâtiments participent à l’image de l’activité agricole et de son dynamisme. Les préoccupations actuelles tendent à promouvoir une meilleure harmonie concernant leur inclusion dans le paysage. Leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que le soin apporté à l’aménagement de leurs abords (plantations, clôtures...), participent à une meilleure intégration de ces bâtiments.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Eviter les implantations trop visibles des nouveaux bâtiments, en entrée de village ou en bord de route par exemple.
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    • Réfléchir à l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes des bâtiments.
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    • Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
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    • Aménager avec soin l’entrée des installations. Planter des arbres d’essences locales isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
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    • Planter aux abords des bâtiments et des silos pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte. L’objectif n’est pas de cacher mais d’accompagner.
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    • Planter les limites de parcelles environnantes pour créer une trame qui permet de mieux inclure les constructions.
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    • Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.
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    • Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Maintenir un espace entre le bâti ancien des fermes et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.
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    Valoriser la présence des boisements et l’accès aux forêts

    Les Terres de Brande se caractérisent par la présence de nombreux bosquets et bois et dans la partie nord de grands massifs forestiers. Ces boisements, selon leur taille, ponctuent le paysage de leur silhouette, ou barrent l’horizon de leur lisière, apportant ainsi une diversité au sein des cultures.

    Les boisements accompagnent également les abords et les coteaux de certaines vallées comme celle de la Clouère. Dans les fonds de vallée, une trop grande extension des boisements ou des peupleraies peut refermer drastiquement les vues, limitant alors la perception de l’eau et du relief. Dans les vallées, les covisibilités rendent sensibles toute exploitation forestière sur les versants.

    Les grands massifs forestiers domaniaux (Forêt de Moulière) présentent des enjeux au regard de l’accueil du public. Cela concerne plus particulièrement la qualité de leur accès (aires d’arrêt, chemins) ou encore la gestion et le choix des plantations (futaie jardinée, enrésinement). La qualité des lisières forestières est importante le long des routes et des chemins qui traversent les massifs et les donnent à voir.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Préserver et renouveler les boisements au sein des cultures.
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    • Aménager avec soin les aires d’accès aux forêts publiques. Conserver les accès et les chemins publics existants à travers les massifs boisés.
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    • Concilier propriété privée et accès public aux forêts.
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    • Maintenir le petit parcellaire et la présence des haies aux abords des massifs forestiers pour faire des transitions paysagères.
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    • Animer les lisières le long des axes routiers et des chemins. Moduler les lisières pour apporter une diversité. Maintenir quelques arbres le long des routes lors des coupes. Mettre en valeur des arbres remarquables.
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    • Privilégier les boisements mixtes ou feuillus sur les lisières les plus visibles. Eviter de planter uniquement des conifères en lisière.
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    • Favoriser une gestion forestière en futaie jardinée avec la conservation de sujets âgés sur les parcelles communales ou domaniales.
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    • Limiter les coupes à blanc. Préserver des arbres et des bosquets afin d’amoindrir l’impact visuel de la coupe et d’assouplir la forme de la parcelle exploitée.
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    • Sur les coteaux des vallées, limiter les coupes à blanc et éviter d’intervenir sur des surfaces trop importantes. Eviter l’irruption de la géométrie des lignes de plantations ou du parcellaire sur les versants.
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    • Dans les vallées, éviter de refermer ou de cloisonner le fond de vallée par les boisements.
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    • Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles : éviter les plantations à proximité de lieux clés comme les confluences, les bourgs, et les ponts.
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    • Fractionner les peupleraies pour éviter les effets d’écran continu. Conserver des fenêtres de vues.
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    Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

    Plusieurs axes majeurs aux tracés rectilignes traversent les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) : RN 147, RD 725, RD 741, RD 951. Ces itinéraires routiers sont les premiers vecteurs de découverte et de perception du paysage. A une autre échelle, la qualité paysagère des itinéraires secondaires ne doit pas être oubliée. La perception depuis l’axe (perception du paysage depuis la route) mais aussi depuis l’extérieur (perception de la route dans le paysage) mérite une réflexion pour mieux les qualifier. Toutes les connexions (carrefour, entrée de bourg) demandent une mise en valeur paysagère. Les accotements des voies et leur gestion (talus, végétation) conditionnent les vues et constituent ainsi un enjeu important. La présence arborée le long des routes (haies, arbre isolé, bosquets, alignements) module et anime la perception des paysages depuis ces axes. La maitrise des développements urbains le long des routes (zones d’activités, urbanisation résidentielle…) conditionne également la qualité des itinéraires et l’image des communes traversées. Les chemins qui parcourent ce territoire, parfois accompagnés de haies, sont un atout à préserver pour se promener. Aux abords des villages, les itinéraires doux sont à promouvoir pour la qualité du cadre de vie des habitants.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Mettre en place des chartes d’itinéraires sur les grands axes. Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes (séquences paysagères, abords directs, contraste, point focal…).
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    • Valoriser les événements jalonnant les parcours : carrefour, pont, arbre remarquable…
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    • Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Planter et mettre en valeur un ou plusieurs arbres remarquables, signalant l’intersection.
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    • Maintenir et replanter des haies vives le long des routes. Remailler les bouts de haies encore en place.
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    • Conforter ou aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
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    • Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis.
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    • Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours.
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    • Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
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    • Poursuivre la politique d’installation de voies vertes. Accompagner ces voies d’une mise en valeur paysagère.
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    • Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : accès à l’eau, forêt…
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    • Préserver un maillage de chemins publics autour des villages et des bourgs.
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    Maitriser le déploiement des parcs éoliens

    Le développement éolien s’étend petit à petit à travers les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.). La hauteur, la couleur claire, la rotation des pales ou encore l’éclairage nocturne rendent les éoliennes très visibles. Il n’est pas possible de chercher à les masquer, il faut donc rechercher à composer un nouveau paysage où les éoliennes seront un élément à part entière.

    Il est donc important de préfigurer la capacité et la sensibilité des Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.) à accueillir les éoliennes. La répartition à travers l’unité paysagère, la densité des parcs, la taille et l’agencement des parcs entre eux sont par exemple à étudier finement. Les effets de dominance et de covisibilité aussi, notamment par rapport aux silhouettes des villages, des fermes ou du patrimoine bâti. La répétition des parcs et leur concentration sont également à interroger. On pourra ainsi éviter les effets de saturation et le mitage récurrent, mais aussi déterminer les secteurs à privilégier et ceux plus intimes à éviter comme par exemple les vallées et leur proximité. A l’échelle des projets, l’implantation des éoliennes au sein d’un même parc et leur composition avec le paysage, la position des parcs par rapport aux axes routiers, constituent autant de points à investiguer pour la réussite d’implantation de parcs éoliens au regard du paysage.

    Plusieurs parcs éoliens ont déjà été implantés dans les Terres de Brandes(Les brandes désignent une lande à bruyère à balais où se mêlent plusieurs espèces de bruyères, des ajoncs, des genêts, des fougères et des graminées. Il s'agit d'une lande de déforestation, qui se développe sur des sols pauvres.), offrant ainsi des éléments de comparaisons et d’enseignement. Ces développements permettent ainsi un retour d’expérience sur l’impact visuel des parcs dans le paysage.

    Pistes d’actions envisageables :

    • Etablir des schémas départementaux et intercommunaux, étudiant les conditions d’implantations des parcs et leur conséquence dans le paysage. Définir la sensibilité de l’unité au regard de l’éolien et les bases de réflexions à avoir.
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    • Inclure dans les documents d’urbanisme les choix résultant de la réflexion et de l’étude.
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    • Prévoir les conséquences du choix d’implantation des postes sources qui conditionnent l’implantation des futurs parcs.
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    • Réfléchir aux discontinuités des parcs pour éviter l’effet de masse. A l’inverse, veiller aux effets de mitage trop importants par de nombreux petits parcs.
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    • Prévoir pour les parcs : les densités, les tailles, la répartition dans l’unité, la composition…
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    • Bien étudier l’impact paysager ou patrimonial des parcs. Composer avec les lignes de forces.
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    • Adapter le projet au site pour une implantation harmonieuse. Réfléchir à toutes les échelles, des vues les plus lointaines aux abords directs, pour caler au mieux le projet.
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    • Evaluer l’impact visuel des projets, notamment vis à vis des sites touristiques ou des sites et monuments bénéficiant d’une protection.
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    • Observer une grande vigilance vis à vis des covisibilités et des effets de dominance par rapport aux villages, aux bourgs et aux patrimoines bâtis.
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    • Intégrer les équipements connexes : transformateur, chemin d’accès…
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    • Recomposer les trames du paysage une fois le parc implanté.
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    • Effectuer des retours d’expériences sur des cas concrets de parcs installés.
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