Les châteaux, témoins de l’histoire et silhouettes dans le paysage

    Tous les siècles et les périodes de construction sont représentés dans les nombreux châteaux du département de la Vienne. Le Moyen-Age qui a été une période propice à la construction de forteresses, a laissé de nombreux édifices dont certains de notoriété nationale comme la Tour carrée de Loudun ou bien l’éperon de Chauvigny avec ses cinq châteaux, également des enceintes fortifiées qui ont marqué le développement des villes ou des bourgs qu’elles protégeaient.

    Les autres siècles sont également représentés mais souvent les châteaux sont moins visibles dans le paysage. Le caractère défensif laissant alors place à un objectif d’agrément, les châteaux s’éloignent des centres urbains et s’entourent de grands parcs qui les protègent des regards. Ce sont alors des silhouettes que l’on aperçoit de loin, au bout d’une allée cavalière, ou bien adossées contre un versant boisé. Bien que la valeur patrimoniale et la dimension architecturale de ces châteaux soient avérées et passionnantes, c’est sous l’angle du paysage que la thématique est abordée ici.

     

    Les silhouettes épiques

    Spectaculaires et très visibles dans le paysage sont les silhouettes de forteresses médiévales, que les combats et les vicissitudes du temps ont en partie détruites.  Malgré leur état de ruines, elles semblent défier la pesanteur, dressées vers le ciel et pourraient sortir des recueils des « Voyages romantiques », si prisés à la fin du XIXème siècle. Ces ruines médiévales, fruits d’une étroite interaction entre architecture et site géographique conservent un fort pouvoir attractif.

    Les donjons

    Le département compte plusieurs donjons qui s’élèvent sur des éminences plus ou moins marquées. Mais si la colline est modeste, l’élévation des maçonneries compense une topographie de faible importance. Ces grandes tours marquent le paysage, se repérant de loin, comme à Loudun, Moncontour, Curçay-sur-Dive. A l‘inverse, quand les abords de l’édifice sont accessibles, la position dominante devient tangible et le visiteur peut profiter d’un ample panorama. Quand elle est présente, la signalétique permet d’appréhender la dimension historique du monument et de son site, venant en complément de la découverte du paysage.

    Les châteaux en ville

    La construction de certaines forteresses s’est faite conjointement avec l’établissement d’un centre urbain de plus ou moins grande importance. La co-visibilité des châteaux avec des maisons de ville ou des immeubles de taille modeste introduit une rupture d’échelle très marquée. Ce qui est intéressant dans ce type de paysage bâti est la proximité de l’édifice qui perd un peu de sa monumentalité au profit d’une certaine familiarité, dans cette manière d’être mêlé à l’ordinaire.

    Dans certains cas, la mise à distance entre le village et le château est rétablie par la présence de douves, élément défensif à l’origine qui devient un élément de paysage.

    Les châteaux disparus

    Certains châteaux ne sont plus dans le paysage pourtant ils sont encore prégnants. C’est le cas par exemple de Lussac-les-châteaux dont le toponyme fait illusion. Pourtant du château, il reste peu, pas davantage de l’enceinte fortifiée. Ce sont les énormes piles de l’ancien pont franchissant la Vienne qui marquent le paysage et retiennent l’attention. A Lusignan, le château détruit au temps des guerres de religion a pratiquement disparu excepté certaines structures défensives, comme la base de la tour Mélusine et la poterne. Mais il reste le façonnage de l’éperon naturel, la plate-forme mise en œuvre pour la construction du château, qui domine les deux vallées et s’offre aux visiteurs pour une magnifique promenade plantée.

    Sources